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mercredi 2 janvier 2008

Media_La bataille contre la pub à Radio France s'organise



Malgré les assurances données par le ministère de la Culture et le PDG de Radio-France Jean Paul Cluzel, l'éventuelle arrivée de la publicité de marque inquiète les syndicats qui ont lancé une pétition.


La bataille contre la pub à Radio France s'organise

Comme annoncé, l'intersyndicale de Radio-France a mis en ligne une pétition contre un éventuel assouplissement des règles qui interdisent aux antennes du groupe public de faire de la publicité de marque. En effet, le président du groupe, Jean-Paul Cluzel, de concert avec la ministre de la Culture, Christine Albanel, envisagent d'élargir les plages de publicité, et de ne plus les réserver aux seuls services publics et à la communication institutionnelle.

Dans un texte intitulé « Assez de pub à Radio-France ! », l'intersyndicale appelle donc les professionnels et les auditeurs de la station, souvent présentés comme « publiphobes », à soutenir leur mouvement.
« Quoi qu'en disent les intéressés, et quelles que soient les assurances qu'ils donnent, cette décision enclencherait, comme jadis à la télévision, un mouvement irréversible. Ce mouvement conduirait, à moyen terme, à la destruction de l'identité même des stations de Radio-France. Cela permettrait au gouvernement d'accélérer son processus de désengagement de l'audiovisuel public » expliquent les auteurs de la pétition.

Public-privé : l'alliance improbable
Paradoxalement, en apparence, l'intersyndicale s'est trouvée dans cette lutte contre l'ouverture des antennes de la station au « tout venant » publicitaire un allié inattendu : les radios privées.
Ainsi, Virginie Teissier, ancienne directrice de la communication de RTL, récemment nommée à la tête du Syndicat Indépendant des Régies de Radios Privées estime que ce serait là « ouvrir la boite de Pandore. Si cette décision devait devenir effective, Radio France deviendra une radio commerciale, il ne sera pas possible de revenir en arrière ».

La décision inquiète d'autant plus les radios privées que, notamment depuis l'ouverture de la publicité télévisée à la grande distribution, le marché publicitaire est sous tension : « Les professionnels du secteur estiment que si Radio France obtient l'autorisation de faire de la pub de marque, cela entraînerait une perte de 80 à 90 millions d'euros pour les radios privées » ajoute Virginie Teissier qui se dit également choquée par les méthodes de la ministre de la culture : « nous aurions au moins aimé être consultés pour exprimer notre point de vue. Rien n'a été prévu, pas une réunion avec le ministère ! Je comprends la position des dirigeants de Radio-France, la situation financière est difficile, et je conçois que la ministre de la culture, Christine Albanel, se dise favorable à un assouplissement de certaines règles. Mais je crois qu'ils n'ont pas mesuré l'impact d'une telle mesure compte tenu de la situation du marché publicitaire ».

Le ver publicitaire dans le fruit
De son côté, le groupe public assure que la progression de ses recettes publicitaires ne dépassera pas 1,3 million d'euros et que « ce projet ne saurait avoir ni pour objet ni pour effet de perturber les marchés publicitaires ».
Outre la remise en cause des « équilibres » publicitaires, la télévision, est à sa manière, par l'exemple, une alliée de poids des syndicats, tant elle prouve chaque jour combien, une fois dans le fruit, le ver publicitaire se repaît et digère le contenu de l'agrume telle une broyeuse jamais rassasiée. En ce qui concerne les opérateurs privés évidemment, mais presque tout autant pour les services publics de l'audiovisuel, censés être préservés, mais contraints à une course à l'audience aux effets ravageurs en raison d'un refus de l'état de s'engager plus avant alors que les défis technologiques obligent les groupes à des investissements toujours plus lourds. D'où des équilibres de plus en plus bancals, des statuts bâtards et des stratégies de fond aussi illisibles que périlleuses.

Source : Marianne2.fr

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