RadioSouvenirsFM

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vendredi 30 mai 2008

Musique_Le cours du disque d'or en baisse



Signe de temps marqués par l'impact des nouvelles technologies sur l'industrie du disque, l'Association de l'industrie canadienne de l'enregistrement (CRIA) a récemment revu à la baisse la valeur des certifications qu'elle accorde aux disques qui se vendent le mieux. De plus, la CRIA crée de nouvelles certifications relatives aux formats numériques.

Depuis le 1er mai dernier, donc, les artistes ont besoin de vendre 20% moins de CD pour se voir décerner les certifications disque d'or, disque platine et disque diamant. Ces corrections à la valeur des certifications touchent tous les disques parus après le 1er mai.

Concrètement, un artiste a désormais besoin de vendre 40 000 exemplaires de son album, plutôt que 50 000, pour recevoir la certification disque d'or de la CRIA. Un disque platine équivaut aujourd'hui 80 000 CD vendus (au lieu de 100 000) et un disque diamant, 800 000 (1 000 000). De plus, la CRIA instaure deux nouveaux types de certifications, l'une pour les téléchargements légaux, l'autre pour les sonneries de téléphone cellulaire. Dans ces cas, les artistes recevront un disque d'or pour 20 000 achats en ligne ou auprès de compagnies de téléphonie cellulaire. Le disque platine équivaut à 40 000 transactions.

Les premiers disques platine et or ont déjà été accordés pour les sonneries de téléphone les plus populaires. La sonnerie de la chanson Smack That du rappeur américain Akon s'est vendue à 320 000 exemplaires (huit fois platine), et Sexy Back de Justin Timberlake est six fois disque platine. Nelly Furtado (avec la chanson Promiscuous), Avril Lavigne (Girlfriend) et Finger Eleven (Paralyzer) sont les premiers artistes canadiens à recevoir cette certification.

Nouvelles habitudes

«Ces changements reflètent les manières dont les consommateurs achètent et profitent de la musique, des façons qui évoluent rapidement», a déclaré Graham Henderson, président de la CRIA, à l'occasion de ces annonces.

Paul Dupont-Hébert , président de l'ADISQ, imprésario et patron de l'étiquette Tandem.mu, salue l'introduction des certifications relatives aux nouveaux formats numériques, qui reflètent selon lui l'évolution du marché. Quant à la baisse du cours des certifications relatives aux formats traditionnels, le président de l'ADISQ prévient qu'il ne faut pas les imputer uniquement au téléchargement illégal sur le web.

«Il faut voir la situation plus largement. Ces changements sont dus à l'effet qu'ont les nouvelles façons d'obtenir la musique sur notre industrie. Il y a de plus en plus de téléchargements légaux», même si, selon les données fournies par l'ADISQ, le Québec demeure en retard sur l'offre légale de téléchargement de musique en ligne qui, en septembre 2007, ne comptait que pour 1,7% du chiffre d'affaires de l'industrie du disque. Dans l'ensemble du Canada, les ventes digitales comptent pour 4,5% des 44,4 millions d'albums vendus, selon Nielsen SoundScan.

Même son de cloche du côté d'Audiogram, dont trois albums se classent parmi les 15 meilleurs vendeurs de CD au Québec. «Ces changements ne sont pas surprenants, ajoute Martin Merlinot, directeur marketing et promotion chez Audiogram. En France, l'industrie a déjà procédé à de tels ajustements».

Merlinot note toutefois qu'à court terme, les artistes québécois seront défavorisés lorsque viendra le temps de récompenser leurs ventes en ligne: «Il faudra s'assurer qu'il y ait un système permettant de comptabiliser plus justement les ventes d'ici».

Nielsen SoundScan, l'entreprise qui comptabilise les ventes de musique au Canada, offre depuis quelques mois un palmarès des ventes en ligne, mais les ventes de la plateforme de la chaîne Archambault, zik.ca, ne sont toujours pas comptabilisées, ce qui fausse les données des ventes en ligne au Québec. «Il va falloir que toutes les brebis rentrent au bercail «, commente Paul Dupont-Hébert.

Selon les dernières données fournies par Nielsen SoundScan Canada en janvier dernier, il s'est vendu 9,5% moins d'albums (formats physique et numérique) au pays en 2007 par rapport à l'année précédente. Pour les formats CD et DVD, la baisse se mesurait à 16%, pour une baisse de revenus d'environ 20% (382,4 millions).

Source : La Presse Par : Philippe Renaud

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