RadioSouvenirsFM

RadioSouvenirsFM

lundi 29 décembre 2008

Technologie_Cette information s'effacera d' ci quelqu s an ées. .



Un de nos lecteurs nous témoignait récemment avoir perdu un spectacle de fin d'année d'un de ses enfants, pourtant gravé sur un DVD-R. Ingénieur de métier, il s'inquiétait de la pérennité des archives stockées sur des supports enregistrables. Analyse.

Dans le courant de l'hiver 2006, un physicien d'IBM spécialisé en stockage de données, l'Allemand Kurt Gerecke, avait lancé tout un pavé dans la marre des fabricants de supports optiques. Il avait démontré que les CD-R, ces disques utilisés partout, n'avaient une durée de vie que de 2 à 5 ans, bref, que l'humanité était en train de stocker sa mémoire sur du plastique conçu pour le court terme. La presse mondiale avait repris l'affaire, ce qui avait soulevé un certain courant d'inquiétude dans les organisations où l'archivage des données se faisait sur CD-R.

Personne n'ayant alors infirmé les allégations, les intéressés s'étaient informés sur les sites officiels, p. ex. ceux de Bibliothèque et Archives Canada ou de la OSTA (Optical Storage Technology Association). Ils avaient pu y lire toutes les nuances du monde, par exemple, que selon la qualité du CD-R, sa marque, la méthode d'enregistrement, la température, l'éclairage, la manipulation et le mode de stockage, on pouvait envisager une espérance de vie variant entre… 5 et 200 ans, voire entre... 50 et 200 ans, une « probabilité potentiellement possible » (5 ans, faudrait vraiment être malchanceux, et 200 ans, c'est quand même deux siècles…), qui eut comme effet de calmer les appréhensions et de faire retomber la poussière.

Depuis, la situation a continué de s'aggraver. On place désormais les DVD-R dans le même panier, cela même si les modes de fabrication sont différents. On attribue à ces supports une durée de vie variant entre 3 et 25 ans. Exactement ce qu'a vécu notre fidèle lecteur, qui a vu son enregistrement sur DVD-R disparaître au bout de 3 ans.

Quant aux CD ou aux DVD réinscriptibles, les RW, ils obéissent à d'autres lois et, dit-on, seraient encore moins fiables. Qui plus est, les CD-R et les DVD-R se vendent aujourd'hui partout, beaux, bons, pas chers, en boîtes de 50 ou de 100, aussi bien chez Maxi et Jean Coutu que chez Rossy et au Dollorama.

Des techniques instables

Mais voilà qu'un an et demi après la mise en garde de Kurt Gerecke, un autre chercheur européen, Franck Laloë, souffla dans la corne de brume. Directeur de recherche émérite au CNRS, il reprit à son compte l'inquiétante thèse dans un article publié par le magazine Pour la science. « Jamais, dans son histoire, écrivit-il, l'humanité n'a utilisé des techniques aussi instables pour conserver et transmettre l'information aux générations futures ».

Si on en croit ce scientifique français, on peut imaginer que dans cent ans, des stèles gravées dix mille ans avant le Christ continueront de nous raconter l'histoire des pharaons et des livres imprimés en 1590 perpétueront les us et coutumes de la Cour d'Henri III. Par contre, des données administratives, médicales, scientifiques, musicales ou littéraires « brûlées » sur DVD-R en 2008 auront peut-être disparu ou seront devenues illisibles. La techno permettant de les consulter aura disparu ou le média se sera irrémédiablement détérioré. À moins que tout soit encore en parfait état de lecture. Qui sait?

Le pire, ajouta le professeur Laloë, c'est que « pour une raison mystérieuse, il semble exister une espèce de tabou qui fait que la gravité du problème est passée sous silence. » À l'heure où on fonce à plein tube dans la nouvelle technologie Blu-ray, un support conçu pour stocker des tombereaux d'information (type divertissement), personne ne se préoccupe de la durée de vie de ces produits. Les technos suivent les modes qui passent. Dans les années 80, les CD coûtaient cher, dans les années 90 c'était au tour des DVD et, aujourd'hui, c'est le cas des Blu-ray. Dans combien d'années les boîtes de 50 Blu-ray pour 10 $ chez Pharmaprix?

Page 2- La mort subite des Zip

Source : Direction Informatique Par : Nelson Dumais

Aucun commentaire: