RadioSouvenirsFM

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mardi 27 janvier 2009

Technologie_Du plomb dans la musique



Qu'y a-t-il dans votre iPod? Non, non, pas ce que vous écoutez. Je veux dire, savez-vous de quoi il est constitué? Apple fait de gros efforts pour que ses produits soient le plus écologiques possible, mais il reste, par exemple, du plomb dans la pile. Imaginez s'il se retrouve au dépotoir! Heureusement, ça risque de beaucoup moins se produire d'ici peu.

Il ne s'agit pas de stigmatiser Apple. J'utilise le iPod comme exemple parce qu'à la vitesse où il évolue, sa durée de vie est limitée; parce que les prix ont chuté et parce que sa petite taille le rend plus susceptible d'être balancé à la poubelle. La compagnie a essuyé de nombreuses critiques à ce sujet, ce qui ne l'a pas laissé indifférente : un programme de recyclage gratuit a été mis en place depuis quelques semaines.Reste que les efforts écologiques de producteurs de matériel électronique varient énormément. Qui plus est, les programmes de récupération sont rarement conviviaux?: il faut parfois chercher longtemps et faire beaucoup d'efforts pour pouvoir se débarrasser adéquatement de son lecteur DVD, de son ordinateur, de sa caméra vidéo ou de son vieux téléviseur. À preuve, notre article de samedi, qui révélait qu'au Québec, 80 % des téléviseurs et environ la moitié des déchets électroniques se retrouvent au site d'enfouissement.

Or, le problème risque de s'aggraver. Par exemple, trois quarts des foyers ont maintenant un lecteur DVD, presque 100 %, au moins une télé et la moitié, un cellulaire. Ceux-ci sont truffés de produits toxiques : plomb, cadmium, béryllium, mercure, polychlorure de vinyle (PVC), ignifugeants bromurés (BFR), etc.

Dans cette optique, le nouveau règlement-cadre du gouvernement du Québec arrive à point nommé. Celui-ci obligera les producteurs de produits électroniques, mais aussi de piles, de lampes au mercure (fluocompactes et autres), d'huile et de peinture, à mettre en place un programme de récupération. Des frais environnementaux financeront le coût des programmes.

La province adopte ainsi une approche logique et cohérente, basée sur le principe du pollueur-payeur et de l'utilisateur-payeur. On évite ainsi de faire payer à l'ensemble de la communauté, par les taxes municipales, le coût de traitement de ces matières. Pourquoi quelqu'un qui se contente de peu devrait-il partager la facture de celui qui change de portable aux deux ans?

Il y a tout de même un hic. Le gouvernement Charest compte publier le règlement dans la Gazette officielle d'ici l'hiver, comme c'est son droit, et il s'appliquera graduellement selon les produits. Il a certainement de bonnes raisons de le faire, mais il soustrait ainsi au débat public des questions primordiales.

Le règlement contiendra-t-il une clause qui obligera les compagnies à garder les déchets toxiques à l'intérieur des frontières du pays? Légalement, Québec peut-il l'exiger? Il y aura peu ou pas de gains environnementaux si on expédie les déchets en Afrique ou en Asie. En raison du transport, mais aussi parce qu'on s'en débarrasse dans des pays où une armée de pauvres les démantèle sans aucune protection. L'impact écologique est catastrophique et largement documenté.

Côté financement, y aura-t-il des dispositions pour s'assurer que l'argent sert bel et bien au traitement des matières? Québec pourrait créer un organisme semblable à Éco Entreprises qui recueille auprès des entreprises les sommes qui servent à financer (en partie) la collecte sélective. Ou, au moins, adopter un modèle similaire.

Autre question : pourquoi Québec ne voulait-il pas, aux dernières nouvelles, que le coût lié aux frais environnementaux apparaisse tel quel sur la facture comme le demande l'industrie? On veut, dit-on, éviter que ce soit perçu comme une taxe. Fort bien. Mais le fait de prendre conscience des coûts liés aux impacts environnementaux est, il me semble, la meilleure façon de nous inciter à réduire notre consommation.

Et s'il faut absolument changer d'appareil, on peut aussi envisager la réutilisation, soit en le donnant, soit en lui donnant une deuxième vie. Reprenons l'exemple du iPod. Une fois mis au rancart», il peut très bien servir de disque dur externe pour enregistrer des données et effectuer des copies de sauvegarde. Pas mal, non?

Références

Les télés au dépotoir: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/200901/23/01-820418-80-des-teles-au-depotoir.php

Des idées de réutilisation du iPod: http://blog.brasseo.net/2008/12/28/5-idees-pour-recycler-votre-vieil-ipod/

Recycler votre iPod: http://www.apple.com/ca/fr/environment/recycling/ipodrecycling/

Source : LaPresseAffaires
Par : Éric Moreault

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