RadioSouvenirsFM

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mardi 18 mai 2010

Média_ « La radio, un art de l'image »





Alain Veinstein L'intervieweur nocturne de France Culture décortique son média préféré dans l'ouvrage « Radio sauvage »

Animateur et producteur d'émissions radiophoniques depuis plus de trente ans, Alain Veinstein présente dans le livre Radio sauvage (éd. Seuil) sa vision de la radio, et d'un art qu'il pratique encore la nuit dans « Du jour au lendemain » sur France Culture.

A vous lire, la radio serait devenue le royaume des « cracheurs de salive »...
J'ai une certaine attente, et, oui, la radio qui serait capable d'y répondre est un produit d'une rareté exceptionnelle. Pour tirer leur épingle du jeu par rapport à la télévision, les fréquences ont subordonné leur ligne éditoriale aux recettes du petit écran. Par exemple, on met désormais en avant l'image des présentateurs.

Est-ce si grave ?

C'est vrai que l'argument de vente sur les visages des animateurs pourrait se discuter. Mais je pense que la radio est paradoxalement un art de l'image. Et que si ces images sont déjà données à l'auditeur, il ne peut plus lui-même les créer.

Vous déplorez aussi des voix « formatées », « surgelées »...

Sur les différentes fréquences, j'ai l'impression d'écouter toujours la même chose. C'est pareil pour les commentaires des documentaires ou autres en télévision. Dès qu'un animateur a le vent en poupe, les jeunes adoptent ses tics et ses intonations. Si les voix ne sont plus personnalisées, la radio passe à côté de son objectif premier, ce qu'elle a de plus précieux : offrir aux gens qui l'écoutent une présence. Une voix standardisée ne renvoie à personne. Des mannequins ne peuvent pas tenir compagnie !

Ces voix standardisées

ont aussi très peur des blancs.
On craint le vide, le moindre silence. Comme si c'était un trou dans lequel on risquait de s'enfoncer. Alors que lors d'une interview, c'est quand on n'intervient pas que les personnes parlent de choses inattendues. Ça ne surgit pas lorsqu'on n'écoute même pas les réponses aux questions parce qu'on pense déjà à la suivante.

Les évolutions permises par le Web sont-elles signe d'espoir ?
Internet a l'immense mérite de permettre d'entendre France Culture, par exemple, partout dans le monde ! Je connaissais un philosophe belge qui était, avant, obligé de se mettre dans sa salle de bains pour capter la fréquence ! Mais les podcasts ne remplacent pas l'écoute de l'émis­sion en temps réel, le rendez-vous avec l'auditeur. J'ai peur que ceux-là, les auditeurs fous de radio, soient devenus une espèce en voie de disparition.

Source : 20Minutes.fr
RECUEILLI PAR Alice coffin

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