RadioSouvenirsFM

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mercredi 12 mai 2010

WebRadio_"Les groupes FM devraient se rapprocher des pure players"




Sébastien Petit, président de France Webradios, nous confie son point de vue sur les radios en ligne, leur audience, et leur manque de visibilité auprès des annonceurs.

Tarif Media : De quelle manière les annonceurs abordent-ils les webradios ?
Sébastien Petit : A vrai dire, ils ne les abordent pas ! Il y a plusieurs raisons à cela. La première est qu’ils ne connaissent pas l’offre et les extraordinaires possibilités offertes par la publicité sur ce média à savoir l'avantage de la radio (diffusion d’un message audio) couplé à l’avantage du web (la connaissance exacte de l’exposition du message). La seconde raison est qu’une partie des agences médias (Radionomy/NEG Global et Goom Radio) proposant une telle offre ne savent pas :
- à qui la vendre : l’acheteur est-il celui de la pub traditionnelle ou celui de la pub online ?
- et comment la vendre : instream ou openstream ?
Enfin, les régies spécialisées (Proxirégie) n’ont pas la taille critique pour imposer ce format. La seule possibilité pour le faire décoller serait qu’un pure player du web s’y intéresse pour le vendre au CPM en OpenStream…

T.M. : Les webradios « pure player » (celles qui n'ont pas d'existence en dehors du net) ont-elles une réelle existence économique face à leurs consœurs issues de la FM ?
S.P. : A ce jour, ni l’une, ni l’autre, n’ont de réelle existence économique. Je ne connais aucun acteur proposant de la diffusion musicale sur le web qui arrive à gagner de l’argent avec ce concept. Ce qui différencie ces webradios, ce sont leurs contenus. Celles issues des groupes FM ne proposent rien de neuf et se contentent de mettre en ligne des déclinaisons thématiques de leur radio FM. Les webradios associatives « pure players », éditées par des passionnés, offrent un contenu plus riche s’adressant à des profils d’auditeurs plus pointus. Le jour où le marché décollera, cela permettra d’effectuer des campagnes plus ciblées, comme cela est le cas sur les chaines TV thématiques. La question est : « est-ce que ces dernières existeront toujours ? ». A mon avis, les groupes FM devraient se rapprocher des pure players pour consolider leur offre…

T.M. : Le 126 000 Radio de Médiamétrie intègre l'audience des webradios issues de la FM, mais pas celle des « pure player » : une mesure d'audience spécifique est-elle prévue ?
S.P. : Ce n’est pas tout à fait exact. Si Mediamétrie expérimente la mesure d’audience des radios en streaming, la publication de la première étude a été repoussée à Juillet. Ceci est extrêmement compliqué en l’absence de standards techniques quant à la diffusion des radios sur le web. Médiamétrie ne sait mesurer aujourd’hui que les flux lancés à partir d’un player dédié, présent sur le site de l’éditeur. Or cette méthode d’écoute ne représente en moyenne que 20% de l’audience totale d’une webradio, les 80% restants étant issus de logiciels comme Windows Media Player, iTunes ou WinAmp. Il y a d’autres initiatives de mesure d’audience mais personne (ni Ipsos, ni l’ODJ) ne veut y aller tant que le marché n’est pas mature… C’est le serpent qui se mord la queue ! Et quoi qu’il en soit, il ne serait absolument pas pertinent de comparer l’audience des radios FM et l’audience des webradios tout simplement parce que le mode de calcul serait différent et le taux de pénétration/utilisation du média également.


Source : TarifMedia.com
Propos recueillis par Nicolas Priou

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