Les stratégies marketing des entreprises sur les réseaux sociaux accusent un retard énorme, si l’on en croit le rapport NETendances qui vient d’être publié par le CEFRIO.
Selon l’enquête, réalisée par Léger Marketing auprès de 1001 adultes québécois en mars 2010, 74% des internautes qui consultent des avis ou recommandations sur les médias sociaux avant d’effectuer un achat disent être influencés par ce qu’ils y lisent.
Le rapport du CEFRIO révèle aussi que les internautes les plus influencés ont entre 25 et 44 ans, bénéficient de revenus élevés et ont réalisé des études postsecondaires, soit la tranche de la population au plus fort pouvoir d’achat.
Or, nous dit Najoua Kooli, directrice de projet sur cette enquête, «les données sorties par Baromètre l’année dernière révélaient que seulement 12% des entreprises québécoises utilisaient les réseaux sociaux dans leurs stratégies marketing.»
«C’est un véritable changement de paradigme», lance Philippe Le Roux, président de Phéromone. Ça confirme ce qu’on anticipait depuis trois ans : la fin de l’ère des communications et le début de celle de l’interaction. Ce que visent les 50% des Québécois qui vont chercher des avis et recommandations sur les réseaux sociaux, c’est un échange d’information sur le produit, pas un discours. Ils veulent lire sur l’expérience des autres utilisateurs et interagir.»
Selon l’enquête, seulement 15% des Québécois interagissent avec les entreprises : «Ce que ça dit, c’est que les entreprises ne sont pas là où les consommateurs les attendent. Elles considèrent toujours le web comme un nouveau média, mais c’est un lieu d’interactions plus profondes», ajoute Philippe le Roux.
Le président de Phéromone pense que l’enjeu est énorme pour l’industrie de la publicité, qui doit complètement se repositionner : «Au Québec il y a quelques années les publicitaires étaient en plein déni. Depuis, ils ont pris conscience du changement, et y travaillent déjà. C’est important, d’autant que ce bouleversement de la donne concerne toutes les générations, et plus seulement les jeunes.»
Le rapport soulève en effet un changement majeur en ce qui a trait à l’âge des utilisateurs : si les 18-24 restent les plus actifs sur les réseaux sociaux, leurs aînés sont entrain de rattraper leur retard. La présence des 35-54 ans enregistre en effet une augmentation de 62% depuis 2009.
«C’est un élément qu’il va falloir prendre en considération, note Najoua Kooli. On a tendance à considérer que les médias sociaux sont une affaire de jeunes, mais il faut se mettre en tête que ça concerne maintenant la plupart de la population adulte.»
Premier d’une série de huit, le rapport est publié alors même que le CEFRIO a engagé depuis plus d’un an un projet expérimental auprès de 12 entreprises québécoises (parmi lesquelles Hydro-Québec et Banque Nationale) pour les aider à développer leurs outils sur le web 2.0.
Source : MarketingQC.ca Par : Aurore Lehmann
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