Parlons un peu culture. la France est le pays du film de court métrage par excellence (environ 500 films produits par an et le plus grand festival de courts métrages du monde à Clermont Ferrand). Le monde du court métrage constitue un formidable vivier de talents (actuels et futurs) et la grande majorité des réalisateurs de longs métrages français sont d’abord passés par ce format (Kassovitz, Klapisch, Lelouch, Besson, etc). Il est aujourd’hui très difficile pour le réalisateur d’un film de court métrage de trouver un moyen adéquat aussi bien sur le plan technologique qu’économique pour diffuser son travail. A ce titre le monde du court métrage reste encore confidentiel et accessible à quelques initiés seulement.
Par ailleurs, les producteurs de ces courts métrages refusent aujourd’hui de diffuser leur contenu sur des sites comme YouTube car la qualité des vidéos n’est pas suffisante, ils ne veulent pas voir leur contenu dans un environnement mixte qui mélange vidéos perso et séries télé pirates,et enfin ils veulent pouvoir donner toutes les infos nécessaires sur leurs films (générique complet, prix en festivals, etc).
C’est là que 6nema un projet associatif lancé hier (et officiellement annoncé dans les prochains jours) entre en jeu. 6nema propose une plateforme dédiée aux courts métrages et permet facilement d’ajouter un film en haute définition. On y trouve gratuitement une sélection de courts métrages et les habitués reconnaitront les fonctionnalités habituelles d’une plateforme de partage de vidéos avec la possibilité de noter et partager simplement chaque film. Le site est bien conçu. Le lecteur est fonctionnel et les films présents sont de bonne qualité accompagnés d’une fiche technique.
Un catalogue de plus de 150 films produits (classés par thème et mots clés) par une vingtaine de sociétés de production renommées (Les Films en Hiver, Lazennec, Bizibi, ADR, Sombrero, etc), avec des acteurs comme François Berléand, Sylvie Testud, Léa Drucker, Roschdy Zem, etc. Tous ces films ont fait l’objet de contrats qui garantissent un reversement de 50% des recettes publicitaires aux ayants droit, en proportion du trafic généré par les films.
Stéphane Le Viet, Le fondateur de ce projet m’a confié qu’ils étaient en discussion avec de nombreux partenaires (chaînes TV, plate-formes VOD, opérateurs mobiles, etc) pour augmenter significativement la distribution de ce service et des contenus mais aussi pour trouver un moyen de monétiser au mieux ce contenu. Je pense également que ponctuellement 6nema devrait envisager un partenariat avec des sites comme YouTube et DailyMotion même si je comprends leur réticence (par exemple pour diffuser une bande annonce ou un teaser).
Moi qui suis passionné de cinéma je ne peux que me réjouir de ce genre d’initiative. Je trouve l’approche très juste et très qualititative. Technologiquement il est vrai que Stage6 pourrait être utilisé pour les vidéos longues et hautes définitions. Il est vrai également qu’il existe des plateformes vidéo verticales pour les productions d’animations comme aniboom ou pour l’humour (JibJab). Mais je crois en une plateforme centrale globale pour les courts métrages, avec une approche qualitative.
Ils disposent également d’un page MySpace.
Source : TechCrunch
Rédigé par Ouriel Ohayon
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