RadioSouvenirsFM

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vendredi 29 février 2008

Media_La radio passe enfin au numérique



Encore plus de stations, la possibilité de diffuser du texte, des images ou de la vidéo… Mais la radio numérique sera-t-elle encore de la radio ?

Après la télé, c’est au tour de la radio de passer au numérique. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel s’apprête à lancer un premier appel d’offres pour l’attribution des fréquences disponibles. “Noël 2008 sera celui de la radio numérique”, a promis la ministre de la Culture, Christine Albanel, lors de la signature, le 5 décembre 2007, de l’arrêté fixant la norme de diffusion. Un nouveau départ pour ce média centenaire qui n’a pas beaucoup évolué depuis la généralisation de la modulation de fréquence (FM) et de la stéréo.

En passant au numérique, la radio va nous faire profiter de nombreux avantages. D’abord, on bénéficiera d’un meilleur confort d’écoute même lorsqu’on sera en déplacement ou à la limite de la zone de couverture. Ensuite, il ne sera plus nécessaire de trifouiller son poste pour trouver une station : on y accédera directement par son nom, l’ensemble des stations étant classées par ordre alphabétique ou de préférence. Et on l’écoutera sans interruption lors de ses trajets d’une région à une autre, le changement de fréquence étant transparent.
Ci-dessus, l’iRiver B20 est l’un des premiers récepteurs compatibles avec les normes de radio numérique, DAB+ et T-DMB. Il n’est pas encore disponible en France.

Lexique

* 1 DAB
Le Digital Audio Broadcasting est une norme de radiodiffusion numérique initiée en 1986 par le projet européen Eureka 147 et désormais présente dans le monde entier. Elle utilise le standard de compression sonore Mpeg-1 ou Mpeg-2 Audio couche 2 (MP2). Sa dernière évolution, le DAB+ adopté début 2007, gère le format de compression audio HE-AAC V2, plus performant.

* 3 T-DMB
Dérivé du DAB, le Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting permet de diffuser de la vidéo au format Mpeg-4 en plus de l’audio. Il est utilisé en Corée du Sud pour la télévision numérique.

La pause devient possible

Avec un récepteur doté d’une capacité de stockage, on pourra faire une pause ou réécouter un passage avant de reprendre l’émission en cours. Plus fort encore, on profitera d’informations multimédias. La fonction RDS (Radio Data System) de la radio FM permet certes déjà d’indiquer le nom d’une station ou le titre d’une chanson. La radio numérique va plus loin avec, par exemple, la possibilité d’afficher un guide des programmes, des informations sur l’artiste, la pochette de l’album, une carte du trafic routier, de courtes séquences vidéo ou un mini-site Web.

Enfin, on devrait bénéficier d’une offre radio plus riche car le numérique permet de diffuser un ensemble de programmes formant un bloc (on parle alors de multiplexe) sur une seule fréquence avec le même émetteur. Le nombre de stations disponibles dépendant du niveau de compression et de la norme de diffusion qui sera – le gouvernement a tranché – le DRM (Digital Radio Mondiale, rien à voir avec la protection des droits numériques) pour la bande AM et le T-DMB pour la bande FM. La France est le seul pays à avoir choisi cette dernière norme pour la radio numérique, nos voisins européens et une dizaine d’États sur les autres continents ont préféré le DAB ou sa dernière mouture, le DAB+. Car les poids lourds du secteur (NRJ, RTL, RMC, Radio France…), réunis au sein du Groupement pour la radio numérique (GRN), soutiennent le T-DMB qu’ils considèrent comme la technologie la plus aboutie en la matière. Un choix contesté par les radios indépendantes et l’Association pour la radio numérique DR qui mène une expérimentation comparative des deux normes. Les premiers résultats donnent un avantage certain au DAB+, capable de loger deux fois plus de programmes (14 contre 7) dans un multiplexe que le T-DMB à qualité égale. Cette dernière doit en effet impérativement intégrer un encodeur vidéo (même si la station ne souhaite pas diffuser de vidéo) qui empiète sur la bande passante. Logique, vu que le T-DMB a été conçu pour la télévision mobile.

Les récepteurs T-DMB ne seront pas non plus compatibles avec le RDS et ne pourront donc pas basculer automatiquement d’une station analogique à sa version numérique comme l’aurait permis le DAB+. Les indépendants dénoncent un choix économique qui permettrait aux grands groupes d’être présents à la fois sur le marché des mobiles, de la radio et de la télévision.

Source : SVMleMag.fr
Écrit par : Amine Meslem.

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