RadioSouvenirsFM

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mardi 12 février 2008

WebRadio_Dans les coulisses d'une webradio



Dans les locaux d'Enjoy Station à Vichy. Au premier plan, Romain Chiechio, dit le Tigre, le fondateur et directeur de cette webradio. : Ouest-France
Sur Internet se développent les webradios qu'on écoute sur son ordinateur. Qui les anime ? Comment ça marche ? Exemple avec Enjoy station.

Un casque sur les oreilles, une souris à la main, Romain Chiechio, 21 ans, piercing aux sourcils et cheveux piqués sur la tête, bidouille sur son ordinateur. « Hervé ! Il faut que tu viennes faire tes 'voices' pour ta 'playlist' », lance-t-il. Traduction : Hervé, l'un des animateurs, doit enregistrer ses commentaires qui émailleront la liste de tubes du moment que cette radio diffuse sur le Net.

Bienvenue dans les studios d'Enjoy station, la webradio qui cartonne sur la Toile et qui est devenue, en quelques mois, l'une des premières de France. « La première, insiste Romain, son jeune créateur et actuel directeur. A partir de 18 h, c'est nous qui avons le plus d'auditeurs ! Je pense que l'on atteint désormais les 100 000. » Dans les locaux, des micros, des tables de mixage. Un décor assez proche d'une radio classique.

Plus proche des auditeurs

Mais où sommes nous ? à Paris ? Pas vraiment... à Vichy. Dans cette sage ville d'eau, peuplée de retraités venus soigner leur foie et leurs rhumatismes, émet cette radio résolument jeune qui, via Internet, peut arroser la planète. Elle est née dans un grenier, de la passion de Romain Chiechio. à 17 ans, il a laissé tomber le bac pour se lancer dans cette aventure avec un ordinateur et beaucoup de culot. Aujourd'hui, Enjoy station est une association qui emploie trois salariés et fait intervenir une quarantaine de bénévoles. Elle vit, sans subvention, de recettes publicitaires et de partenariats.

Comme une vraie radio ? Les différences sont pourtant nombreuses. D'abord, une webradio ne s'écoute que sur Internet, il suffit de taper l'adresse du site (ici www.enjoystation.net) et de l'écouter depuis l'ordinateur. « Mais, bien sûr, nous allons beaucoup plus loin, poursuit Romain. Internet nous permet de créer des services différents comme une communauté d'auditeurs. » A la façon d'un Face-book, ils se retrouvent sur le site, pour discuter, proposer leurs morceaux favoris et éventuellement se rencontrer... Aux heures de pointe, quelque 3 000 personnes se connectent ensemble sur le site.

Succès du moment et gloires passées

Le public visé : les 15-35 ans mais à des heures différentes d'une radio classique. « Les grandes stations FM ont leur pic d'audience le matin. La radio classique s'écoute beaucoup en voiture. Notre audience, elle, s'étoffe à partir de 18h. Les gens rentrent chez eux, allument leur ordi, regardent leurs courriels et se connectent sur Enjoy pour avoir une musique sympa chez eux. » La station diffuse un programme très éclectique, qui reprend les grands succès du moment et quelques gloires passées. Et surtout, sans trop de coupures publicitaires !

Ici, pas vraiment de flashs d'information. « On balance quelques news mais surtout 'people'. En revanche, nous avons des émissions régulières qui donnent largement la parole aux auditeurs. Ils peuvent appeler et laisser des messages sur notre site qu'on lit à l'antenne. Par rapport aux radios classiques, nous sommes plus proches d'eux. »

Comme Enjoy station, environ deux cents webradios françaises existent sur la Toile. Leur durée de vie et leur qualité sont très variables.... A l'image de ce qui s'est passé dans les années 1980 avec les radios libres sur la bande FM, la fertilité du départ laissera sans doute place à plus de professionnalisation. Mais l'exemple d'Enjoy station est là pour montrer que la passion et la motivation permettent à de très jeunes gens de créer leur petite entreprise.

Source : Ouest-France
Philippe LEMOINE.

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