RadioSouvenirsFM

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samedi 29 mars 2008

Media_Jean-Pierre Coallier persiste et signe



Jean-Pierre Coallier célèbre les dix ans de sa station CJPX Radio Classique au mois de juin. Le bonhomme, qui fait de la radio depuis 52 ans, se dit heureux d'être sorti du milieu de la radio commerciale qui se livre une bagarre constante pour les cotes d'écoute, en plus d'avoir les mains liées par des patrons businessmen.

Selon Jean-Pierre Coallier, il n'y a plus au Québec de réels radiodiffuseurs, mais plutôt des hommes d'affaires qui cherchent à faire des profits. L'animateur de 70 ans, qui pratique le vélo, la natation et la moto, n'a pas peur de ses opinions. «Moi, je suis encore pauvre, dit-il, mais plus heureux que n'importe quel radiodiffuseur. Aujourd'hui, toutes les radios privées appartiennent à deux ou trois groupes: Cogeco, Corus, Astral, des stations qui s'imitent les une les autres. Moi, mon verre est petit, précise-t-il avec l'humour mordant qu'on lui connaît, mais je bois dans MON verre d'eau. Et je n'ai pas de boss à Toronto!»

Jean-Pierre Coallier a eu six stations de radio pendant sa carrière: CFGL, CIME, CIEL, CJLM et aujourd'hui CJPX (99,5) à Montréal et Radio Classique CJSQ (92,7) à Québec. Mais à cause de ces bagarres, il a presque tout vendu, à part CJPX et CJSQ. Il estime que les stations commerciales «ordinaires» courent toutes après le même auditoire des 18-34 ans. Lui est seul ou presque dans son créneau qui cible les 45-65 ans cultivés et bien nantis, dans son «univers à part».

«Même les chaînes culturelles ne diffusent presque plus de musique classique, dit-il. Moi, mes vedettes sont Beethoven, Mozart, Vivaldi et Chopin et elles ne sont pas trop fatigantes!»

Jean-Pierre Coallier comprend néanmoins les stations commerciales de renchérir avec les salaires pour s'approprier des gros noms, lui qui en est un: «Mes groupies ont maintenant 60 ans et plus, ajoute-t-il amusé. Je suis une superstar dans les centres d'accueil.» Le proprio n'est pas à l'abri du besoin en revenus publicitaires. Il échappe toutefois à la masse avec des produits locaux ou nationaux bien spécialisés comme les pianos Steinway, l'Opéra de Montréal et l'Orchestre symphonique de Montréal.

Jean-Pierre Coallier a commencé sa carrière en 1956, à 600 milles de chez lui, à Timmins en Ontario, pour la french hour. Il avait envoyé 20 rubans de sa voix dans toutes les radios, mais n'avait reçu qu'une seule offre. Cette passion lui est venue de sa mère et de son père qui avaient une épicerie/ restaurant. Pendant que maman était occupée au comptoir avec les clients, elle allumait la radio pour divertir le jeune J.-P. «J'ai reconnu la voix de Roger Baulu avant celle de ma mère!» plaisante M. Coallier.

Source : Canoe
Par Agnès Gaudet

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