RadioSouvenirsFM

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mercredi 6 août 2008

Media_ Québec, Montréal, Demain, Gilles Proulx débranche son micro



Après 46 années de métier, Gilles Proulx quitte demain la radio en pleine gloire, entouré d'une quarantaine d'invités qui viendront lui rendre hommage, dont Bernard Landry, mais cela ne l'empêche pas de porter un sévère jugement sur la radio d'aujourd'hui.

«La radio est lamentable, déclare celui qui s'est battu tout au long de sa carrière pour la protection de la langue française. L'affaissement des valeurs me déçoit. La rigueur intellectuelle passe comme l'eau du robinet.»

L'animateur sait qu'il passe pour un «Martien» quand il s'insurge contre la radio actuelle, mais il ne mâche pas ses mots pour autant: «La radio est superficielle, à l'image des chiqueux de gomme», dit-il.

«L'élite de la radio a changé, ajoute-til. Avant, pour diriger une programmation radio, il fallait être issu de la patinoire, comme un gérant de hockey. Il fallait connaître le métier. Aujourd'hui, on n'a pas de grande sensibilité pour la qualité du produit, on n'a de regard que pour le profit. On ne demande pas si l'émission était bonne, mais combien on a vendu hier.»

Plus qu'une montre Timex

Grâce à l'émission en son hommage que la direction du 98,5 lui réserve demain, Gilles Proulx quitte néanmoins le coeur léger.

«C'est unique et rarissime, c'est très flatteur, une belle récompense, estime Proulx. Habituellement, on te donne une montre Timex ou on te met dehors avec tes vacances et ton 4 % pour ne pas que tu reviennes.»

L'animateur ne sera pas trop émotif lorsque, demain, se succéderont au micro du Journal du midi des dizaines de noms.

«C'est bizarre, admet-il, c'est comme un chagrin d'amour: sur le coup, ça ne me fait rien, c'est quelques semaines plus tard que ça rebondit en rétroaction. Pour l'instant, je vis ça très froidement, je récapitule.»

Avec la semi-retraite, Gilles Proulx fera beaucoup de voyages afin de tourner des reportages pour le canal Évasion. Il sortira également un récit autobiographique de ses périples dans le monde au mois de janvier et compte profiter de la vie avec Bianca, celle qu'il fréquente et soumet au «ballottage» depuis onze ans. «Quand j'ai flirté avec la mort (il a subi un quadruple pontage en 2007), j'ai vu Bianca, ma femme, ma maîtresse, mon amie, tellement dévouée. Depuis l'opération, elle est là dans mon coeur», dit-il.

Source : Canoé Par : Agnès Gaudet

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