Une conférence organisée au salon Le RADIO a abordé la question de la présence de la publicité sur les webradios, souvent absente sur ces nouvelles radios du Web.
La relation entre la publicité et les webradio est-elle antinomique ? C'est à cette question qu'ont tenté de répondre les différents invités présents à une conférence organisée au salon Le RADIO. Pour Olivier Riou, membre fondateur et trésorier du Syrol (Syndicat de radio on-line) et directeur de HotMixMédias, les webradios "doivent réussir à vivre". "Un temps raisonnable de publicité dans l'heure peut être accepté par les auditeurs". "Il ne faut pas de bloc de 8 minutes comme sur les radios nationales". Olivier Riou estime ainsi qu'un décrochage de 30 secondes par heure est possible, voire utile pour financer les programmes. Point sur lequel le rejoint Gilles Bindels, PDG de Radionomy société qui permet aux internautes de créer gratuitement leur webradio. "Nous injectons 2 fois 2 minutes de publicité par heure et nous n'avons eu aucun retour négatif, ni des producteurs ni des auditeurs". "Il faut cibler la pub en fonction du profil des webradios".
Par ailleurs, Sébastien Beauvarlet de Proxiregie a rappelé à quel point il a été difficile, au début, de proposer de la publicité aux webradios. "Elles sont antipub. Certaines ont changé d'avis et de toute façon, elles ont besoin de cette solution pour continuer à exister et à rester sur la toile". Certains annonceurs publicitaires auraient tendance à considérer les webradios comme étant une extension des radios FM sur Internet. "Nos principaux annonceurs sont ceux du Web. Il y a un travail d'éducation à faire" a t-il conclu. Gilles Bindels a constaté, pour sa part, que les stations FM commencent à être "intéressées par la publicité sur leur webradio si elle est ciblée". 43% des internautes écoutent la radio sur Internet, soit 13.5 millions d'individus. Ce nouveau média apporte donc un potentiel de nouveaux auditeurs non négligeable.
L'audience des webradios peut être mesurée par l'étude Radio Live de Médiamétrie. Patrick Pecquet, de Médiamétrie E-Sat, a présenté cette technique qui mesure le "trafic de webauditeurs en temps réel, minute par minute, player par player". Cet outil va évoluer d'ici la fin de l'année puisqu'une nouvelle version sera mise en place à partir de décembre. "Nous irons plus loin en essayant de prendre en compte les moments où les webauditeurs mettent leur player en pause ou coupent le son". Si la radio FM est essentiellement un média du matin, la webradio engendre des comportements d'écoute différents. Patrick Pecquet a en effet constaté, via Radio Live, que les pics d'audience se font au bureau et sur l'événementiel (finales sportives, etc). Cependant, même si la webradio diffère de la traditionnelle radio FM, elle a tout autant besoin d'annonceurs, à en croire les principaux intervenants. Gilles Bindels a d'ailleurs rappelé qu'en moyenne, une webradio coûte 4 000 euros à son créateur que "s'il fait un peu de pub, il sera vite remboursé".
Source : RadioActu
Par : Magali Louvard
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