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RadioSouvenirsFM
samedi 29 novembre 2008
Média_France, Fogiel: "Il faut rester humble"
En trois mois, Marc-Olivier Fogiel est arrivé à s'imposer dans le trio de tête des présentateurs vedettes de l'info du matin. Derrière Vincent Parizot et ses 3,77 millions d'auditeurs sur RTL et Nicolas Demorand (3,47 millions de personnes sur France Inter), il séduit tout particulièrement les CSP+ et les 25-59 ans, entre 7 heures et 9h30, sur Europe 1.
Alors comme ça, vous êtes plutôt du matin?
(Sourire). J'ai une faculté d'adaptation que je ne soupçonnais pas moi-même. J'adore cette vie du petit matin, j'ai un vrai sentiment d'appartenance à une communauté. Le privilège de réveiller les gens c'est quelque chose de très particulier.
Tous les jours, 3.084.000 auditeurs en moyenne vous écoutent, soit un gain pour la matinale de 106.000 auditeurs par rapport à la saison dernière. Ça vous fait quoi d'être le nouvel ami du petit déjeuner?
Plaisir, même si avec Alexandre Bompard, le nouveau PDG d'Europe 1, nous avions dans l'idée de nous donner un an pour être jugés. L'effet cuvette, perte d'auditeurs puis gain, n'a pas eu lieu. C'est super-encourageant et agréable après trois mois d'antenne. Mais il faut rester humble.
Ne pas connaître les audiences au jour le jour comme en télé, est-ce un enfer ou un bonheur?
Un manque devenu bonheur. Après trois semaines de sevrage où j'étais déstabilisé de ne pas avoir les chif fres de la veille, comme cela a été le cas pendant seize ans à la télévision, j'ai appris à faire des choix au quotidien. Je vais continuer à travailler comme ça, sans mettre le nez dans les chiffres.
"Il y a de la place pour tout le monde"
Vous sentez-vous plus exposé?
Entre France Inter et RTL, j'ai fait huit ans de radio dans des carrefours stratégiques. Quand Axel Duroux, le président de RTL, m'a fait venir chez lui il y a trois ans, la pression était très forte. Aujourd'hui, à 40 ans, je parlerais plus de responsabilité. Je suis un privilégié: dans mon parcours professionnel, je suis toujours arrivé dans la vie d'une entreprise au moment où il fallait relancer la marque.
"Tu aurais pu faire mieux" est la phrase qui vous déstabilise. Alors, auriez-vous pu faire mieux?
Objectivement, en termes d'audience, je ne crois pas. En termes de contenu, on peut toujours faire mieux dans la convivialité, le choix des invités, des sujets... J'ai refusé le confort et l'argent de la télévision à un moment où je pensais ne pas pouvoir évoluer. Ce qui me fait me lever à 3h15 et quitter la rédaction à 21 heures, c'est le fait de penser pouvoir toujours améliorer les choses.
Quel regard portez-vous sur les matinales concurrentes (RTL et Inter), qui vous devancent?
Un regard confraternel, il y a de la place pour tout le monde. Notre but était d'être à nouveau dans la course. Les journalistes d'Europe 1 sont à nouveau fiers d'être sur le terrain parmi les autres.
"Mon plaisir ne s'arrête pas à mes 2h30"
Ça n'a pas toujours été le cas. Le plus dur - confirmer et durer - reste à faire?
En radio, il faut tous les jours se mettre à l'ouvrage. Il nous faut continuer, améliorer encore nos résultats et trouver de nouvelles idées.
Enfant, vous vouliez être "reporter, à RTL, dans le journal du matin pour appréhender l'info avant tout le monde". Votre rêve est à moitié exaucé?
Bien au contraire, j'ai largement exaucé mon rêve. J'ai travaillé à la matinale de RTL, aujourd'hui je suis anchorman dans celle d'Europe 1. Je n'ai aucune frustration.
Avez-vous maintenant envie de cumuler cette activité avec une autre à la télé comme Nicolas Demorand (sur Inter et i-Télé)?
Mon plaisir ne s'arrête pas à mes 2h30 d'antenne mais au temps que je passe ici. Mon équilibre actuel passe par cette implication totale dans le travail des gens de cette maison.
Plaît-on à plus de monde quand on passe à la radio?
Beaucoup de gens me disent: "Vous avez changé." D'autres: "On te reconnaît enfin tel que tu es." En fait, à la radio, vous n'êtes pas pollué par la loupe de l'image.
Source : LeJDD.fr
Par Alexandre DININ
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