RadioSouvenirsFM

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dimanche 14 décembre 2008

Média_France, Les radios associatives vont-elles bientôt disparaître du paysage ?



À l'ombre des radios nationales, les radios associatives tentent, souvent avec succès, de faire entendre une autre voix. Mais avec le passage programmé au tout numérique et la réforme de l'audiovisuel, l'extinction de voix guette.

Radio Scarpe Sensée est née en 1980, d'un groupe de cibistes « qui bidouillait ». Deux ans plus tard, elle se constitue en association de loi 1901, « pour se donner un outil performant avant de se construire »,explique son journaliste Hervé Dujardin. Aujourd'hui, la petite radio a grandi. Des locaux, un émetteur couvrant un périmètre de 20 km et 650 000 auditeurs potentiels, lui donnent les moyens de ses ambitions. « On veut être un outil au service de la population et du bassin de vie en médiatisant des actions sociales et en mettant l'outil à disposition. C'est un outil citoyen. » Magazines de société, interview/rencontres locales, émissions thématiques musicales (du punk à l'underground en passant par la chanson française), programmes récurrents et groupes en live, la radio offre tout un panel diversifié à ses auditeurs. De quoi éveiller la curiosité.

Après avoir passé « 25 ans à se pérenniser », elle va pourtant devoir aborder deux virages importants, sans tomber dans le fossé.

À commencer par le passage annoncé au tout numérique. Qualité de son et de réception inégalée, diffusion de textes, de données ou d'images liés au contenu (comme la météo ou la pochette de l'album), cette évolution incontournable a néanmoins un coût qu'il faudra supporter. Plébiscité par le Groupement pour la radio numérique, les opérateurs et les fabricants de terminaux, c'est la norme T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting) qui a été adoptée par la ministre de la Culture, Christine Albanel. « C'est la norme la plus onéreuse, affirme Hervé Dujardin. Cela va générer des frais supplémentaires en nous imposant de passer par des opérateurs. » Un coût de l'ordre de 24 000 E. Énorme, même pour Radio Scarpe Sensée qui est plutôt bien lotie avec ses 120 000 E de budget annuel. Sans compter le matériel onéreux. Demeure néanmoins la possibilité de rester en analogique, mais dans une société tournée vers les nouvelles technologies et la consommation, ne serait-ce pas une attitude suicidaire ?

Autre séisme annoncé : la réforme de l'audiovisuel. Dès le début de l'année 2009, la publicité sera partiellement supprimée sur le service public. Cela concerne France Télévision bien sûr, mais également Radio France (Info, culture, classique...). Les radios associatives sont, quant à elles, principalement financées par le FSER (Fond de soutien à l'expression radiophonique), directement indexé sur les recettes publicitaires du service privé et... public. « L'arrêt de la publicité prive le fond de 7 000 000 E. » Soucieuse du pluralisme de nos médias, Christine Albanel a d'ores et déjà annoncé que pour compenser cette perte, les 25 000 000 E alloués annuellement à l'ensemble des radios associatives, feraient dorénavant partie du budget de l'état. Des radios financées par le gouvernement ? Bonjour l'indépendance !

Source : LaVoixDuNord
PAR FABIEN GROUÉ

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