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RadioSouvenirsFM
mardi 6 janvier 2009
Média_Europeana, un nouveau départ
Si son inauguration officielle a eu lieu à Bruxelles en grande pompe, le site a rapidement planté. Europeana, qui a longtemps porté le nom de Bibliothèque numérique européenne, rouvre officiellement ses pages sur
la grande toile.
En travaux pendant trois semaines après avoir été submergée de clics à son lancement, la bibliothèque européenne en ligne Europeana a rouvert ses pages, même si sa consultation reste limitée aux heures de pointe.
«Europeana fonctionne à nouveau», et la capacité des serveurs du site
www.europeana.eu a été «quadruplée», a annoncé un porte-parole de la Commission européenne, Martin Selmayr.
Il a cependant reconnu que le système informatique était toujours en phase de test afin de permettre d’ « ajouter de la capacité » en cas d’afflux soudain de demandes.
Du coup, selon un message d’avertissement qui figure sur la page d’accueil du site, «le nombre d’utilisateurs reste limité aux heures de pointe» et «l’utilisation peut ne pas être optimale».
La Commission espère que cette phase de test sera terminée en février, ce qui permettrait «d’ajouter du contenu culturel à Europeana pour la rendre encore plus
intéressante».
Europeana avait dû fermer le 20 novembre, ses serveurs n’étant pas assez puissants pour répondre à l’assaut de visiteurs – quelque 10 millions de clics par heure avaient alors été enregistrés sur le site.
Les administrateurs du système avaient alors promis une réouverture pour « mi-décembre », avec «une base plus robuste», avant de reporter une nouvelle fois cette date.
Le portail europeana.eu offre gratuitement aux internautes quelque deux millions de documents culturels numérisés libres de droit, issus des collections d’une centaine d’institutions culturelles – archives, musées et surtout bibliothèques publiques – des 27 pays membres de l’Union européenne. On y trouve aussi bien des textes littéraires et philosophiques classiques français que des reproductions de tableaux hollandais, des cartes géographiques slovènes ou des partitions musicales hongroises.
La France est le principal contributeur avec ses archives de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) qui constituent à elles seules plus de la moitié des œuvres disponibles sur Européana. En revanche, Malte, l’Estonie et l’Irlande n’ont fourni aucune œuvre. À terme, c’est-à-dire en 2010, Europeana espère pouvoir rassembler dix millions de documents sur sa plate-forme en ligne.
Par la suite, elle souhaite aussi offrir des contenus culturels récents, mais il faut encore pour cela résoudre les problèmes de droits d’auteurs et donc obtenir la collaboration des auteurs, éditeurs et autres ayants droit.
Pour le moment, seul 1% du fonds des bibliothèques nationales d’Europe est numérisé, mais Viviane Reding, commissaire européen en charge de la société de l’information et des médias, assure que ce chiffre devrait passer à 4% d’ici à 2012. Afin d’aider les pays partenaires à tenir cet objectif, la Commission européenne a débloqué un budget de 120 millions d’euros pour les deux années à venir.
Le hic, c’est que la moitié de ce qui est disponible l’est en français. Ce qui a valu au pays de Voltaire d’être la cible d’attaques pour le moins ironiques des commentateurs anglophones, comme ce journaliste du New York Times qui note, assez méchamment d’ailleurs, que « la conception française de sa position culturelle est telle que l’histoire des autres pays est écrite… en français et que, par exemple, la chute du mur de Berlin est illustrée par un documentaire français. Belle affaire pour la France donc, le patrimoine est bien une passion française. Mais l’affichage médiatique des projets culturels en est une autre, pourrait-on rétorquer.
Quoi qu’il en soit, Europeana constitue la réponse de l’UE au projet de numérisation de livres de l’américain Google. Avec ses versions numérisées de plus de deux millions de livres, manuscrits, peintures, cartes, photos, documents audiovisuels. Alors en français ou en « laponien », la compétition restera toujours un facteur stimulant.
Source : Lorient-lejour.com
Par :
Maya GHANDOUR HERT
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