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jeudi 12 mars 2009

Affichage Numérique_Les écrans de pub "intelligents" devant la justice



L'installation d'ici la fin de l'année de quelque 1.200 panneaux publicitaires animés, équipés de capteurs de mouvements ainsi que de connexions Bluetooth, dans le métro et les gares de la région Île-de-France, continue de faire des remous.

Cinq associations ont déposé un référé

Cinq associations viennent de déposer un référé devant le tribunal de grande instance de Paris, afin d'obtenir le retrait des écrans. Résistance à l'agression publicitaire (Rap), Souriez vous êtes filmés, Big brother awards, Robin des toits et Le Publiphobe estiment que la mise en place de ces panneaux est utilisée à des fins "purement mercantiles". En cause essentiellement, les capteurs faciaux, qui comptabilisent le nombre de personnes passant devant les écrans ainsi que leur temps d'exposition. L'assignation vise également la société Majority Report, qui équipe les panneaux. David Sterboul (Rap), dénonce des technologies "susceptibles de déterminer l'âge et le sexe des passants". La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) ne s'est pas encore prononcée sur le caractère personnel ou non de ces données médiamétriques, mais David Sterboul n'hésite pas à parler d'une "violation de la législation sur la vidéosurveillance de 1995, qui est là pour assurer la protection des biens et des personnes".


La technologie Bluetooth en question

Ces associations rappellent que "quatre écrans sont déjà actifs à la station Étoile, 400 autres sont prévus d'ici à fin juin 2009 et 800 écrans
supplémentaires doivent être installés dans les gares SNCF d'ici à la fin de l'année 2009" ; elles s'inquiètent également de la connexion Bluetooth intégrée, qui permet d'envoyer des messages publicitaires sur les téléphones portables des passants. Métrobus, régie publicitaire de la RATP, a saisi la Cnil sur la question en 2007. Cette dernière estime que l'adresse MAC des téléphones portables - soit leur identifiant - représente bien une donnée à caractère personnel. Le consentement préalable de l'utilisateur est donc nécessaire pour envoyer ce type de message. En l'occurrence "nos prérogatives semblent avoir été suivies", déclare la Cnil. Métrobus confirme également qu'il faut désormais avoir activé le Bluetooth du téléphone avant de porter le portable contre l'écran pour recevoir un message publicitaire.


Le Conseil de Paris réclame une concertation

L'objectif de l'action en justice menée par les associations est de "lancer une dynamique judiciaire pour que soit démontrée l'illégalité de ces panneaux qui cumulent un certain nombre de tares". Elles espèrent fédérer "élus et citoyens". Or, le Conseil de Paris, qui possède à la fois les attributions d'un conseil municipal et celles d'un conseil général, a lui aussi décidé de répondre aux inquiétudes de la population. Les élus ont demandé à la RATP d'organiser une concertation sur ces panneaux publicitaires dont on ne connaît pas clairement les objectifs ni les méthodes utilisées.

"Nous souhaitons qu'avant toute nouvelle extension, la RATP engage des discussions sur les contenus et apporte des garanties", a déclaré Annick Lepetit (PS), adjointe chargée des transports. Selon Danielle Simonnet, du Parti de gauche, "les usagers deviennent, à leur insu, les otages d'un testing commercial" avec le capteur de mouvements qui permet de comptabiliser le nombre de personnes qui s'arrêtent devant les écrans numériques. Selon Danielle Fournier (Verts), il permet même d'identifier l'âge et le sexe des passants, ce qui est démenti par la RATP.

Lire aussi notre article "Le consommateur high-tech, éponge à publicité"

Source : LePoint.fr

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