RadioSouvenirsFM

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vendredi 19 juin 2009

Pub_ Maurice Lévy: «La publicité numérique devrait représenter 25% de notre volume d’affaires en 2010»




Le président de Publicis explique que la fragmentation des audiences nécessite une moindre utilisation des médias traditionnels, au profit d’Internet et de la téléphonie mobile.

Maurice Lévy,
président du groupe Publicis, interviewé mercredi 10 juin 2009
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Stéphane Soumier: L'assemblée générale, c'est le moment où on élève le regard un peu, on trace des perspectives sur un peu plus long terme et ce sont ces perspectives pour Publicis et évidemment pour votre métier que j'aimerais avoir ce matin?

Maurice Lévy:
Nous avons connu une année 2008 qui s'est très bien passée pour nous et une année 2009 qui connaît une crise sans précédent. J'ai impression que nous approchons du fond. Les dernières informations que nous avons reçues ces derniers temps de la part de nos clients montrent qu'il y a une nette décélération à la décroissance ou au déclin. Donc, au moins une amélioration sur le plan psychologique et certainement une cessation, si j'ose dire, de la baisse. Donc, une situation meilleure.

Cessation de la baisse maintenant?

Une nette décélération, ça c'est sûr. Si l'on compare à ce que l'on a pu connaître ces derniers mois, les dernières prévisions que nous avons en main montrent une petite décélération, mais pas du tout de même ampleur que ce que nous avions pu rencontrer les mois précédents. Donc, un climat meilleur, sans toutefois avoir atteint encore le fond de la cuvette.

Est-ce que vous retrouverez le même volume d'affaires qu'avant la crise?
Un jour.

Vous en êtes convaincu?
Certainement.

Parce qu'il y a pas mal de business qui sont en train de se dire que les comportements vont à ce point changer que nous ne retrouverons pas le même volume d'affaires...

Pour certains business c'est le cas, mais il ne faut pas oublier qu'en ce qui nous concerne il y a aussi un problème majeur, qui est la nécessité de pouvoir atteindre les consommateurs là où ils sont, avec une fragmentation des audiences qui est devenue une chose considérable et très difficile à maîtriser.

Cette fragmentation des audiences nécessite que nous utilisions beaucoup moins la télévision et la presse, un peu moins la radio, encore moins l'affichage et beaucoup plus Internet. Arrive maintenant, de manière de plus en plus réelle et de plus en plus pressente, la téléphonie mobile, donc une remontée lente, qui nous fera dépasser la ligne d'horizon du zéro à partir du mois de juin de l'année prochaine. La seconde partie de 2010 devrait donc être positive.

Quand vous regardez le numérique, c'est 20% de votre chiffre d'affaires aujourd'hui?
Oui, et bien vite ce sera 25%.

Bien vite, c'est-à-dire 2010?

Oui, c'est l'objectif que nous nous sommes fixé, et nous progressons bien dans ce sens.

Mais vous dites que ça remet en cause la pertinence des autres médias? On a l'impression que vous dessinez un paysage publicitaire qui pourrait assez vite être totalement numérique...

Non, ça ne le sera pas. D'ailleurs, il faut bien voir que dans l'histoire des médias, il n'y a jamais eu jusqu'à présent, un média qui a chassé un autre. Il y a des médias qui ont perdu leur pertinence parce qu'ils n'ont pas su s'adapter, ça arrive. Je ne veux pas faire de publicité, mais il faut regarder par exemple la transformation de BFM ces dernières années, non seulement la radio mais également la télévision, avec un succès qui ne se dément pas.
Je suis embarrassé de vous citer comme exemple, mais je le fais, il y a une très belle performance.

Ce qui est intéressant avec toutes les crises, c'est le fait que nous sommes conduits à nous reposer des questions de fond. Ce sont ces questions qui nous amènent à faire des progrès, à innover, à inventer des formes nouvelles de communication, voire des concepts nouveaux de médias et à inventer des solutions publicitaires différentes.

Comment nous, qui recevons votre publicité aujourd'hui, allons-nous nous comporter après la crise? Pensez-vous qu'il va y avoir un changement radical des consommateurs?
Je ne pense pas qu'il y aura un changement radical, et je ne pense pas qu'il y aura un comportement qui reprendra les comportements antérieurs. Je serais tenté de dire que le consommateur de demain, pour paraphraser le poète, «ne sera ni tout à fait un autre, ni tout à fait le même».

Mais ceux qui nous promettent une sorte de révolution de la consommation?
Je n'y crois pas. Je crois qu'on va s'orienter vers un consommer mieux, vers un consommer autrement, mais l'appel au mieux-être, l'appel à un certain confort, la nécessité d'avoir accès à un certain nombre de biens, est quelque chose qui a été offert par le progrès à toutes les masses à travers le monde.
Ce progrès de masse est maintenant bien intégré dans les modèles de pensées. D'ailleurs, il suffit de regarder ce qui se passe en Inde ou en Chine, tout le monde veut avoir accès aux conditions du confort moderne.

Source : RadioBFM.com

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