Quotidiens ou magazines gagnent des lecteurs et affinent leur stratégie Web.
Merci, les "grandes fortunes"! Cet été, le magazine économique hebdomadaire Challenges a réalisé son meilleur score historique sur cette thématique avec une vente de 300.000 numéros. Son concurrent mensuel, Capital, lui, maintient une forte diffusion: 389.000 exemplaires d’ici à la fin d’une année pourtant chahutée, soit –1 %. Les Echos? C’est le seul quotidien national à afficher des ventes en franche hausse sur la période noire: +2 % au premier semestre 2009 (soit 122.000 exemplaires). "Nous gagnons des lecteurs aussi bien en abonnement qu’en kiosque", explique Nicolas Desbois, directeur général du groupe Les Echos (LVMH). D’autres titres démontrent une belle dynamique de ventes, comme Management, mensuel autoproclamé "coach des cadres", qui atteint 120.000 exemplaires par mois, soit + 3,5 % en deux ans.
La presse économique profiterait-elle de la crise? "Effectivement, elle devrait faire une belle année 2009, la diffusion des journaux économiques sera positive en 2009", explique Patrick Bartement, directeur général de l’OJD. Attention: de belles ventes ne signifient pas que ces journaux vont gagner de l’argent. Avec –15 à –20 % de chiffre d’affaires publicitaire en moins sur 2009 (avec beaucoup moins d’opérations de marché à annoncer), la plupart des titres seront dans le rouge en 2009. Et certains rencontrent de vraies difficultés, comme Le Revenu français, L’Entreprise ou Investir.
"Conseils, coaching et mise en perspective"
Une belle dynamique de lectorat et d’audience, sur papier mais aussi sur le Web: l’audience du portail des Echos a atteint en juin son plus haut niveau historique: 2,8 millions de visiteurs mensuels uniques, selon Nielsen NetRating. Idem pour le numéro deux, celui de Challenges: "Il y a eu une forte montée en puissance pendant la crise", admet Pierre-Henri de Menthon, directeur délégué d’une rédaction qui réfléchit encore à un éventuel espace Web payant.
Quant au trublion Alain Weill, patron du groupe NextRadioTV, en pleine relance de La Tribune, il prépare un coup: "En novembre, nous lançons une version numérique de La Tribune disponible chaque veille de sa parution dès 22 heures", explique-t-il. Prix : 2 € par semaine pour bénéficier d’une "Tribune numérique" au format Web spécifique développé par Sony. Les Echos devancent leur éternel concurrent avec la mise en ligne ce jeudi d’un nouvel espace "Premium" des echos.fr: le site crible.fr, destiné aux lecteurs "initiés", dont l’employeur est capable de débourser 1100 € annuels d’abonnement pour cet accès à des infos économiques très haut de gamme.
Autrefois parent pauvre du paysage journalistique, l’économie s’est imposée dans les médias au tournant du siècle. Avec la crise financière mondiale, l’intérêt des Français pour ce secteur s’exacerbe. Ce qui est évidemment très bénéfique pour la presse "éco". "Notre dimension de conseils, de coaching, de mise en perspective fonctionne d’autant plus en période d’incertitudes", renchérit Anne Gillet, rédactrice en chef de Management. Dommage que les journaux ne vivent pas que de leur lectorat.
Source : LeJDD.fr
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