(crédit-photo : Ouest-france.fr)
L'histoire
Une petite maison dans le centre ancien de Bécherel, un jardin d'où la vue plonge dans la vallée presque jusqu'au Mont Saint Michel, c'est là que Françoise Malettra reçoit ses visiteurs en compagnie de Jim, le gros matou maître des lieux.
Née à Paris, Françoise Malettra a passé son enfance en Italie avec sa mère, où elle suit des cours au conservatoire de Milan, avant de revenir en France finir ses études. Jean Tardieu l'engage à France Musique où elle travaillera pendant 10 ans.
Mais c'est à France Culture, où elle arrive à la fin des années 60, et qu'elle quittera en 2004, que sa carrière prend son essor, comme journaliste, productrice et réalisatrice d'émissions qui sont restées dans les mémoires, Musicomania, Le bon plaisir, Les démones, Exploration des bibliothèques, Un homme, une ville, Les universités de l'Universel.
« J'ai eu la chance extraordinaire de faire un métier passionnant, qui m'a permis de rencontrer des musiciens, des savants, des écrivains, des philosophes. Et toujours, en fond sonore, si l'on peut dire, la musique, car la musique est liée à toutes les autres connaissances et à tous les arts. »
« J'ai la mémoire remplie de souvenirs. Tous les pays où je suis partie en reportage : Le Grand Nord avec Jean Malaurie, où j'ai passé quelques jours et quelques nuits très froides dans un igloo, Prague où j'étais au moment de la révolution de velours, ce qui m'a donné l'occasion de rencontrer Vaclav Havel, mais aussi des écrivains, des musiciens et aussi des gens de la rue, juste sortis de camps ou de prison. Et puis l'Italie, l'Espagne, la Pologne, et bien sûr la France. »
Les souvenirs les plus marquants ?
« D'abord une émission sur Sarah Bernhardt enregistrée dans sa maison de Belle-Ile, sous la houlette bienveillante du gardien des lieux, fils et petit-fils du gardien qu'avait Sarah Bernhardt. Une émotion profonde se dégageait de ses souvenirs et de sa dévotion à celle qui fût une de nos plus grandes actrices françaises. Également un reportage à la maison d'arrêt de Toul, Dans cette prison des hommes, d'où je suis ressortie, après un concert de Yehudi Menuhin, avec des messages pleins les poches. Et puis aussi, dans la série Le bon plaisir, la retransmission en direct d'une transplantation cardiaque du professeur Cabrol en 1988. »
La cité du livre pour oublier le bruit de Paris
Grâce à des liens familiaux dans la région, la Parisienne qu'était Françoise Malettra a connu Bécherel, où elle s'est installée en quittant la capitale. « Une Cité du Livre, c'est le rêve, quand on veut le calme et la tranquillité pour oublier le bruit et l'agitation de Paris. »
À Bécherel, Françoise Malettra n'a pas oublié ses passions pour la musique, la littérature, les sciences. Elle a conservé tous les enregistrements de ses émissions, et propose dans différents lieux d'accueil, avec la complicité bienveillante d'Edith Guimard, libraire, et de l'association de lecteurs Voix au chapitre, des rediffusions sous le titre Carte blanche à Françoise Malettra. On a déjà pu y visiter les bibliothèques de Michel Tournier, Françoise Giroud et Emmanuel Leroy Ladurie.
En projet, un reportage à l'antenne de la Bibliothèque départementale, la réalisation d'un parcours de présentation de la future Maison du livre, un partenariat pour les « Cartes blanches » avec Les Champs Libres de Rennes.
Les prochaines Cartes blanches auront lieu lors des marchés du livre mensuel, le premier dimanche de chaque mois. En septembre, Hélène Cixous, philosophe, en octobre, Daniel Mesguich, comédien, metteur en scène et directeur du conservatoire de Paris, et en novembre, Michel Del Castillo. Des rendez-vous passionnants pour les agendas !
Source : Ouest-France.fr
Aucun commentaire:
Publier un commentaire