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RadioSouvenirsFM
samedi 21 juin 2008
Pub_La pub aura ta peau
Tatouage publicitaire
Idée marketing ou blague de potache ?
Une marque de fringues tatouée sur le front ou le le numéro d'un fournisseur d'accès sur l'avant-bras, ça ressemble à un hoax. Pourtant depuis quelques années, le tatouage publicitaire est en vogue outre-Atlantique et balbutie en France. Va-t-il inscrire sa trace indélébile dans les stratégies marketing ou disparaître comme une vulgaire décalcomanie ?
En 2001, le basketteur US. Rasheed Wallace a été contacté par une entreprise lui proposant de se faire tatouer un logo. L’agent sportif, Bill Strickland, avançait alors que son poulain était « libre d’utiliser son corps et qu’il n’y a pas de règles » sur le sujet. Finalement le sponsor du joueur a clos le débat. Mais malgré ce premier acte avorté, le tatouage publicitaire était né. Quatre ans plus tard, Andrew Fischer, loue son front pour 37 375 dollars à l’entreprise Snorestop qui y tatoue son logo durant un mois. Dans la foulée ce jeune designer web de 23 ans lance son site internet www.humanadspace.com.
TatAD, la pionnière
Mais le premier grand acteur du tatouage publicitaire est TatAd (pour Tatoo advertising). Cette société canadienne surfe sur cette vague marketing depuis 2004. « Le principe est simple ! Une personne se fait tatouer le logo d’une marque sur une partie visible du corps et gagne de l’argent. A partir d’une base de données, nous mettons en contact un particulier et une entreprise afin de définir le budget et nous concluons un contrat de quelques milliers de dollars US. », résume pour Fluctuat son fondateur Zeke Zavier.
L’affaire est rentable. TatAD aligne un portefeuille de clients tel que Absolut Vodka, Ford et Golden Palace, sans parler des centaines de personnes passées sous le dermographe des tatoueurs.
L’entreprise est implantée aux USA, au Japon, en Australie et à l’Ile Maurice. Le concept touche des « personnes qui partagent le goût de l’exhibition et aiment évoluer dans le monde du spectacle. Mais, TatAD compte aussi des chômeurs qui veulent arrondir leur fin de mois. Par contre, les entreprises ne se reconnaissent pas forcément dans notre démarche complètement dingue ! », concède Zeke.
L’envie d’être vu et l’appât du gain élèveront-ils le tatouage publicitaire au rang de phénomène du XXI ème siècle ? Aurons-nous tous demain le numéro de la hotline d’un fournisseur d’accès gravé sur l’avant-bras ? « Je ne gagne pas ma vie avec le tatouage publicitaire et j’avoue ne pas m’être fait tatouer depuis 2005 ! C’est une activité bizarre et il faut supporter d’être arrêté dans la rue par des gens ou fixé du regard » tempère Andrew Fischer qui préfère désormais se consacrer à sa société. Le développement du tatouage ne sera pas forcément industriel. « Honnêtement, je doute que tout le monde portera une publicité sur son front ! Mais, le concept se développera un peu car depuis 2005 des initiatives pareilles à la mienne fleurissent sur le web ».
Des initiatives comme celle de Philippe Ayache, 46 ans, « vieil hippocampe de mer » niçois, et l’un de ceux qui a vu la vague venir en 2003 – 2004.
Cet homme qui ne tient pas en place (il a une palette impressionnante de métiers) officie dans les motifs tribaux et le tatouage publicitaire. Son e-commerce, henna-tattoo.net, est un véritable bazar organisé : décalcomanie, paillette, pochoir, aérographe, toutes les techniques y passent. Ayache affirme même qu’il sera « le premier à proposer un tatouage avec de la poudre d’or cet été ! ».
Mais il estime que « faire fortune avec le tatouage publicitaire est impossible ! Parler d’un futur modèle de business, une foutaise ! ».
Pourquoi ? « La concurrence des particuliers sur e-bay est trop importante ! C’est une activité qui est liée à l’événementiel donc, incertaine. Par exemple, j’ai vendu pas mal lors de grands matchs. Mais, rien après ! Et, il faut aussi admettre que tout le monde ne veut pas être un homme sandwich ! Certainement, à cause de la gêne, la timidité ! ». La France ne sera donc pas le futur eldorado. « Honnêtement, c’est juste une bonne manière de me faire de l’argent de poche ! Mais, la mayonnaise ne prendra pas plus que cela à l’avenir ! ».
Si le marché ne semble pas promis à un avenir florissant, certains coups de poker restent possibles. Ainsi de Rémi Chalier Trueba qui expérimente une sorte de version 2.0 du tatouage publicitaire.
Il tente de rallier un groupe de 150 000 internautes prêts à lui faire un don de 1 € pour qu’il se fasse tatouer Facebook sur les fesses. Mais pour l'heure seul les deux personnes ont contribué à son entreprise qui vire plus à la blague de potache qu'à l'innovation économique. Pour qui est prêt à louer ses fesses, le tatouage publicitaire est donc encore loin d’être l’activité la plus rentable.
Source : Fluctuat.net
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