Créer sa propre radio sur la Toile n’a jamais été aussi facile. Le site Radionomy fournit gratuitement la panoplie complète du parfait producteur et se charge de la diffusion. Objectif : 20.000 webradios fin 2009.
Qui n’a pas un jour rêvé d’animer sa propre radio, de diffuser sa programmation musicale, d’enchaîner flashs d’informations, chroniques et interviews à la façon des stars de la bande FM ? Depuis quelques mois, s’installer aux commandes d’une webradio est désormais possible avec Radionomy. Le site, créé par nos voisins belges, offre les outils permettant de lancer gratuitement une webradio et d’assurer son existence. Plus d’un millier d’entre elles, la plupart en Français, sont déjà accessibles en ligne.
Encore en version bêta, Radionomy doit boucler d’ici à la fin novembre une seconde levée de fonds de 2,5 à 3 millions d’euros. À la grande satisfaction des quelque 20.000 postulants qui attendent impatiemment que les portes du site s’ouvrent - enfin - en grand. « Nous allons changer d’échelle et passer d’une cinquantaine de serveurs à un parc de 300 à 400 machines. Pour la fin 2008, le site devrait compter 4000 radios. Et notre objectif est d’atteindre la barre des 20.000 à la fin de l’année prochaine », annonce Yves Baudechon, directeur commercial de Radionomy.
Fiche d’identité : Radionomy
Domaine d’activité : Web radios
Année de création : 2007 Effectifs : 12
Dirigeant : Gilles Bindels Fondateurs : Yves Baudechon, Gilles Bindels, Cédric van Kan, et Alexandre Saboundjian
Capital : 500 000€
Levée(s) de fonds : 1ère levée de fonds (amorçage) de 500 000€. 2ème levée de fonds entre 2,5 et 3M€ en phase de finalisation.
Actionnaire(s) : fondateurs (81%), investisseurs (19%)
Chiffre d’affaires (prévisionnel 2009) : 2M€
Concurrents : Goom (Fr), Live365 (US)
Créer une radio en quelques clics
Il est vrai que l’équipe a multiplié les initiatives pour faciliter la vie de ces producteurs d’un nouveau genre. Le site met à leur disposition le Radio Manager, application avec laquelle ils peuvent créer leur radio Internet, et l’insérer le cas échéant sur leur blog, leur site personnel, leur page Facebook ou MySpace. Ils disposent par exemple d’un vivier de 100.000 morceaux musicaux, dont plusieurs centaines de jingles dans lequel ils peuvent puiser à loisir, à moins qu’ils ne mettent à contribution leur propre discothèque, ou œuvres personnelles. Dans ce cas, une simple communication de la liste des titres et auteurs à Radionomy est suffisante. Le site prend en effet en charge le paiement des droits d’auteur.
D’autres contenus (podcasts, séquences, chroniques, séries et autres reportages) sont proposés et renouvelés régulièrement en fonction d’accords négociés avec des producteurs tiers, à l’instar de Radio France ou Nostalgie. Là encore, chacun peut insérer ses contributions personnelles. Enfin, des flashs d’informations générales ou sportives réalisés par des agences spécialisées figurent également au catalogue de Radionomy. Ne reste plus qu’à harmoniser ces différents éléments et définir leurs enchaînements. Radionomy se charge ensuite de la diffusion, en streaming, à 128 kbps.
Si les premiers constats montrent une « assez forte dominante musicale » parfois sur des sujets très pointus, remarque Yves Baudechon, l’analyse doit cependant être nuancée. « L’arrivée du direct, en début d’année prochaine et avec une série de radios sélectionnées va vraisemblablement stimuler toutes celles privilégiant les programmes d’informations ou les débats d’opinion », explique-t-il. Et de poursuivre : « Des interventions en direct, quasi direct, ou réalisées depuis un téléphone portable seront alors possibles ». Ici comme ailleurs, si la règle des 80/20 - 20% des radios font 80% de l’audience - semble respectée, « la plupart des équipes en place prennent au sérieux la qualité de leur radio. Celles qui ne sont pas bien entretenues disparaissent rapidement », note Yves Baudechon.
Un financement par la publicité
Pour l’heure, l’audience oscille autour des 100.000 auditeurs par jour. L’objectif étant d’arriver à un quota de 500.000 auditeurs d’ici à la fin de cette année. Accompagnant cette croissance de l’audience, les spots publicitaires vont peu à peu faire leur apparition. Mais Radionomy s’engage à limiter leur diffusion à quatre minutes par heure, « contre 12 à 16 minutes par heure sur les stations classiques de la bande FM », se fait fort de rappeler le directeur commercial du site. L’entreprise a d’ailleurs prévu de partager ces revenus publicitaires avec les webradios qui atteindraient certains paliers d’audience. En outre, Radionomy vient de créer en France sa propre régie de façon à commercialiser son espace auprès des grandes marques.
Reste à savoir si la publicité suffira, à terme, à assurer la pérennité d’un site qui prend en charge les frais d’hébergement, la maintenance de ses serveurs, la bande passante, ou le paiement des droits d’auteur. « C’est là tout le pari de la société. Mais nous ne rencontrons pas beaucoup de scepticisme. Ce n’est plus un phénomène de niche », répond Yves Baudechon en rappelant les chiffres de septembre 2008 publiés par Ipsos Media : 43% des internautes français ont écouté une webradio au cours des 30 derniers jours et 29% d’entre eux le font quotidiennement.
Source : Lexpansion
Par : Gilles Musi
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