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jeudi 28 mai 2009

Musique_Musique en ligne : les opérateurs français en panne de rentabilité



Vente au titre ou au forfait, les acteurs français - plates-formes de musique en ligne et opérateurs mobiles - n'ont pas encore atteint le seuil de rentabilité, malgré une croissance de 61% en 2008 du marché de la musique numérique.

L'offre des plates-formes de musique en ligne payantes est-elle devenue assez attrayante pour convaincre les internautes d'abandonner le P2P ? Pas sûr si l'on en croit le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) qui vient de publier le chiffre d'affaire de la musique numérique en baisse de 1% sur le premier trimestre, tous supports confondus.

À quelques jours du second vote du projet de loi Création et Internet, les acteurs du marché estiment avoir fait leur possible, tout en reconnaissant que la rentabilité n'est pas encore au rendez-vous.

Laurent Fiscal, directeur général de VirginMega, explique à ZDNet.fr : « Nous sommes dans le téléchargement depuis très longtemps. On nous a dit qu'il fallait supprimer les DRM, nous l'avons fait. Nous avons passé en format MP3 nos 4 millions de fichiers pour qu'ils soient lisibles sur tous les supports, il y a maintenant une offre extrêmement large, une facilité d'utilisation et des prix modulés. Mais si à côté de la mise en place d'offres légales attractives il n'y a pas une incitation de l'autre côté, ça ne marchera pas. Sans Hadopi, il n'y aura pas de décollage du marché légal. »

Laurent Fiscal indique que VirginMega détenait en 2008, pour le téléchargement à la carte sur PC, une part de marché de 13%, selon le panel mesuré par l'Ifop. « VirginMega devrait être quasiment à l'équilibre d'Ebitda cette année, parce que nous avons également beaucoup d'autres activités numériques à côté de la musique. »

Déception chez Orange : les DRM ont déplu aux internautes

Du côté de la Fnac, le directeur des activités numériques François Gerber, qui exposait récemment à ZDNet.fr sa stratégie, a confirmé lors d'un débat organisé par SVM que la marge sur chaque morceau téléchargé n'est actuellement que de quelques centimes, ne permettant pas la rentabilité. Pour un titre vendu 99 centimes, il reste 83 centimes après le paiement de la TVA, 77 centimes après le règlement de la Sacem, et seulement 2 centimes après le reversement aux maisons de disques.

Même constat du côté opéarteurs. « On a été vraiment déçus des résultats de nos deux offres d'abonnement en téléchargement, à 12 ou 6 euros par mois. Malgré l'abondance et le prix attractif, il y a un problème d'accès à la musique » indique Laurence Le Ny, directrice musique d'Orange. Et d'évoquer notamment la contrainte des DRM pour transférer ou graver les titres comme une des cause de l'insuccès des offres. Orange travaille à des offres de substitution sans DRM, selon Laurence Le Ny.

Son homologue chez SFR, Arnaud Lucaussy, ne veut pas afficher de déception, jugeant que « ça se développe, même si le téléchargement illégal est un problème ». Il estime que « 7% seulement des téléchargements sont légaux » et qu'il y a toujours un problème de modèle économique.

Les ventes numériques représentent 6% du marché en France

Au début du mois, André Nicolas, responsable de l'Observatoire de la Musique, soulignait à ZDNet.fr que « le modèle de rentabilité du marché musical physique ne sera pas transposé tel quel à l'Internet », précisant que « le contenu musical est en train de devenir un service », proposé à la fois par des fournisseurs de contenu et aussi des industriels qui fabriquent les terminaux.

Dans son état des lieux de l'offre de musique numérique (janvier 2009 *), l'Observatoire de la Musique estimait que le marché de la musique enregistrée (ventes physiques et numériques) plafonnait en 2008 au milliard d'euros (1,049 milliard TTC). Les ventes physiques représentant 94% des ventes de musique enregistrée, alors que le ventes numériques ont augmenté en valeur de 61% entre 2007 et 2008.

Ce marché de la musique numérique - hors streaming et sonneries - pesait l'an passé 61,4 millions d'euros TTC (respectivement 43,9 et 17,5 millions sur PC et sur mobile), selon l'étude de l'Observatoire.

(*) L'état des lieux de l'offre de musique numérique porte sur 100 sites

Source : ZDNet.fr
Par Thierry Noisette.

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