RadioSouvenirsFM

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mardi 30 juin 2009

Média_ Radio numérique: maintenant ou jamais



Coincée entre la bande FM et le jus sonore tiré d’Internet, la radio numérique semble piétiner. Un spécialiste nous explique que cela va changer.

Il y a d’abord la radio FM, celle que tout le monde connaît et utilise. D’autre part, il y a les radios Internet, celles que les technophiles écoutent de plus en plus sur leur ordinateur, sur leur baladeur (baladodiffusion), voire sur des appareils dédiés qui savent tirer le jus sonore de la Toile. Entre le marteau et l’enclume, on trouve la radio numérique diffusée par voie hertzienne. Avez-vous entendu parler du DAB (Digital Audio Broadcasting)? La SSR vient de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation à ce standard adopté dans la plupart des pays européens. En Suisse, cela fait plusieurs années que la SSR émet en numérique en parallèle de l’analogique (FM). Mais faute d’une offre autre que publique et du faible nombre de postes compatibles dans les magasins à prix attractifs, son adoption est restée limitée. Les choses vont peut-être changer rapidement, nous explique Mathias Coinchon, ingénieur à l’Union européenne de radio-télévision, à Genève.

Fenêtre de cinq ans

Cet observateur attentif du déploiement de la radio numérique dans le monde estime en effet que pour l’Europe, c’est maintenant ou jamais. «Il y a une fenêtre d’opportunités de cinq ans, indique-t-il. Beaucoup de pays ont fait le pas et, par exemple, je vois mal la Grande-Bretagne revenir en arrière sur un territoire où déjà neuf millions de radios numériques ont été vendues.»

Le sceptique qui ne voit midi qu’à son horloge opposera cependant ce qui ressemble fortement à une gabegie. Où sont les postes? Où sont les radios privées? Et surtout, pourquoi n’y a-t-il pas un standard unique en Europe? En effet, au lieu d’adopter le DAB (et son évolution récente, le DAB +), la France a choisi une autre technologie, le T-DMB (un peu moins purement audiophile mais plus multimédia), pour une migration qui commence ces temps et qui s’achèvera vers 2013.

Autrement dit, pour l’utilisateur qui achète aujourd’hui une radio en Suisse, le risque que cette dernière se révèle incompatible dans l’Hexagone (ou proche de la frontière) n’est pas négligeable.

A ce problème, Mathias Coinchon entrevoit une solution: la radio multinorme, comme l’ont été les téléviseurs Pal/Secam. En d’autres termes, le poste compatible avec le DAB, le DAB + et le T-DMB choisi en France. L’industrie se dirige clairement vers cette porte de sortie. L’EICTA, association qui regroupe les grandes marques actives dans le secteur de l’électronique grand public, est d’ailleurs sur le point d’établir une signalétique pour les radios numériques, précise-t-il. Au même titre que le «HD Ready» pour les téléviseurs, le label garantira la compatibilité et, sans doute, une certaine tranquillité d’esprit.

Et puis il y a aussi l’Internet. A quoi bon une radio numérique hertzienne dans un monde où tout appareil communiquant peut s’abreuver sur le réseau des réseaux?

Les limites d’Internet

Internet n’est pas la panacée, prévient Mathias Coinchon: idéal pour faire parvenir des contenus à la carte, internaute par internaute, la Toile se révèle efficace lorsque les audiences sont dispersées. Mais dès qu’un média atteint une certaine masse critique, cette diffusion voit ses coûts exploser.

Pour l’ingénieur, la radio numérique trouve donc naturellement sa place. Avec, scénario plausible, l’hybridation des appareils, aussi bien hertziens que branchés sur la Toile. On se donne rendez-vous dans cinq ans?

Source : TribuneDeGeneve.ch Par : JEAN-CHARLES CANET

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