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RadioSouvenirsFM
mardi 18 août 2009
Web_ La liberté sur Internet menacée par les fournisseurs d'accès ?
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a tenu des audiences sur la gestion du trafic sur Internet du 6 au 14 juillet. Dans ce cadre, Argent s'intéresse à deux enjeux clés. Ce deuxième texte traite du débat portant sur la neutralité du réseau.
L'une des grandes questions se trouvant au coeur du débat sur la gestion du trafic sur Internet, c'est celle de la neutralité du réseau, ou net neutrality en anglais. Le concept est sujet à un affrontement entre les fournisseurs d'accès et les défenseurs de la liberté d'action la plus totale.
Si Internet était complètement «neutre», aucune intervention n'aurait lieu pour ralentir des activités auxquelles les fournisseurs d'accès sont allergiques, comme l'échange de fichiers entre simples ordinateurs (peer-to-peer ou P2P). La neutralité du réseau, en somme, c'est un accès égal à la haute vitesse pour tous.
Philippe Le Roux, président de VDL2, une agence spécialisée dans la communication et le marketing Web, croit que la liberté d'expression est menacée quand les fournisseurs d'accès gèrent le trafic même s'ils jurent ne pas faire de discrimination.
«Au Canada, les contenants et les contenus ont toujours été séparés, rappelle-t-il. Là, nous sommes en train de casser ce paradigme sur lequel repose la liberté d’expression depuis un siècle. Si le CRTC accepte ça [à long terme], Bell aura le même pouvoir que le gouvernement chinois !»
Aux États-Unis, des géants se font vertement critiquer quand ils proposent des façons de rendre leur trafic plus rapide.
Par exemple, Google a déjà suggéré OpenEdge aux fournisseurs d'accès. Il s'agit d'une mise en mémoire de pages et fichiers fréquemment utilisés, ce qui limite le nombre de fois qu'ils sont transmis… et crée une «voie rapide» pour ses services.
De leur côté, Microsoft et Yahoo ont abandonné l'Open Internet Coalition qui prône la neutralité du réseau, et ce afin de se rapprocher des fournisseurs d'accès.
Pour les PME, le danger de la création d'une voie rapide pour ceux qui peuvent négocier un tel avantage est comparable à la dynamique du secteur alimentaire. Quand un géant offre de payer très cher pour réserver les tablettes d'épicerie, les producteurs indépendants peuvent difficilement répliquer.
«Ce que j’entends, dit Nicole Martel, PDG de l’Association québécoise des technologies, c’est que Google joue la carte du monopole de façon un peu trop serrée. Ça ne peut pas continuer comme ça.»
Le souci de la PDG, c’est de voir Google dévorer la bande passante et les revenus publicitaires et laisser des miettes aux concurrents. «Vous le vivez certainement avec des sites comme Canoe, avec des annonceurs potentiels qui n’ont plus d’argent une fois qu’ils ont acheté de la publicité et des AdWords chez Google.»
Iain Grant, analyste du groupe de consultants en télécoms SeaBoard Group, ne voit pas les choses du même œil. D'après lui, il faut laisser le libre marché prévaloir.
«Des marchés concurrentiels, dit-il, répondent rapidement et avec efficacité aux demandes des consommateurs et les industries façonnées par les forces du marché ont démontré leur plus grande flexibilité, leur meilleure efficacité pour le prix et ils ont de plus hauts standards de qualité que leurs contreparties réglementées par les gouvernements.»
Originaire de France, Philippe Le Roux en doute car il estime que la déréglementation des communications au Canada n'a fait qu'occasionner une fausse concurrence.
«Quand je suis arrivé ici, se souvient-il, le monopole de Bell en téléphonie était géré très étroitement par le gouvernement et le CRTC. Le Canada était un modèle de service et de faibles coûts en télécoms. La déréglementation devait permettre de faire mieux mais aujourd’hui, nous avons le plus mauvais service des pays développés et nous payons plus cher que le tiers-monde. Les compagnies de télécoms disent maintenant "donnez-nous plus de liberté".»
M. Le Roux n'en démord pas: les Canadiens sont très mal servis. «En Europe, ça fait des années que pour 45 $ par mois, on a une petite boîte IP qui se connecte à un réseau à très haute vitesse doté d’Internet, de la télévision numérique et la téléphonie. Ici, on paie 120 $ par mois pour une limitation de bande passante, une qualité de service défaillante, quelques chaînes de télévision et un téléphone qui marche plus ou moins.»
La réponse à toutes ces questions viendra du CRTC, mais aucune date n'est encore fixée pour une décision. Chose certaine, la division entre les acteurs de l'industrie semble profonde.
À lire aussi: La gestion du trafic sur Internet, nécessité ou menace ?
Source : Argent Par : Michel Munger
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