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RadioSouvenirsFM
vendredi 20 novembre 2009
Média_Les années Derome: souvenirs d'un colosse de l'information
Bernard Derome a toujours inspiré la confiance. Ça ne change pas, même s'il n'est plus à l'écran au quotidien. Pour la série documentaire Les années Derome, diffusée à Radio-Canada dès le jeudi 26 novembre à 20h, le chef d'antenne a convaincu Lucien Bouchard, Paul Rose et plusieurs autres de lui livrer leurs réflexions, parfois inédites, sur des pans majeurs de l'histoire du Québec.
Le titre peut faire croire à une oeuvre narcissique où le chef d'antenne se raconte en quatre heures. Il n'en est rien : on tourne la caméra vers les grands acteurs de l'actualité des quatre dernières décennies. «Un gros conventum d'information», résume Bernard Derome.
Chaque émission porte sur une décennie, en commençant par les années 70 et la crise d'Octobre, le premier événement important couvert par Derome. Deux joueurs majeurs témoignent, l'ancien ministre de la Justice Jérôme Choquette et Paul Rose, membre de la cellule Chénier, plutôt rare dans les médias depuis sa sortie de prison.
Choquette admet qu'il n'a jamais voulu négocier avec le Front de libération du Québec (FLQ) durant la crise, contrairement à Bourassa, qui a été tenté de le faire. «Je vais le laisser y aller, il va faire son flop», s'était-il dit à l'époque. Rose, lui, maintient que la mort de Pierre Laporte n'était pas préméditée. Il n'éprouve pas de réel remords et affirme avoir toujours été en paix avec lui-même. S'est-il pardonné? «Il faudrait qu'il y ait quelque chose à pardonner», répond-il. Selon lui, Laporte a été abandonné «par sa gang» durant sa captivité.
Lucien Bouchard, qui n'avait même pas accepté de revenir sur le référendum de 1995 dans Point de rupture, une oeuvre majeure sur le sujet diffusée à Radio-Canada il y a quelques années, brise le silence cette fois-ci. On l'entend décrire quelle effervescence l'animait au cours de la campagne référendaire. Une excitation telle qu'il n'a eu à écrire aucun discours tellement tout venait tout seul, «porté par les assemblées».
L'émotion est palpable quand il raconte comment ses fils, encore enfants en 1995, ont vu leur père soulever les troupes, dans des documents d'archives. «Les larmes coulaient», dit-il. Comme s'ils découvraient un père qu'ils n'avaient jamais connu, la politique n'ayant pas sa place à table à la maison.
Bernard Derome n'a pas cherché plus loin à savoir si M. Bouchard était toujours souverainiste. «C'est une question qui ne se pose pas. Je pense que c'est à lui de le dire par écrit s'il le veut», dit-il.
D'autres intervenants, comme Claude Charron, Robert Charlebois et Daniel Lemire, témoignent plutôt de la mouvance du peuple québécois, chacun à leur époque. Charron se désole notamment de l'«ennui mortel» qui caractérise la vie politique d'aujourd'hui en comparaison avec celle qu'il a connue.
Bernard Derome a plus d'un projet dans sa manche, notamment un documentaire sur un sujet contemporain qu'il ne souhaite pas dévoiler, et d'autres projets chez des producteurs privés et à l'Institut d'études internationales de l'UQAM. La longue entrevue avec Paul Rose pourrait aussi servir à un documentaire sur la crise d'Octobre, en vue du 40e anniversaire l'an prochain.
Les années Derome sera aussi diffusée à RDI, le dimanche à 18h, et disponible sur le site Web de Radio-Canada durant une année.
Source : CyberPresse
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