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mercredi 11 novembre 2009

Pub_Cossette sera privatisée pour 131,5 millions





Cossette a accepté ce matin l’offre d’achat de la société d’investissement américaine Mill Road Capital, rejetant du coup celle de Cosmos.

Spécialisée dans l’acquisition de petites entreprises (d’une valeur de moins de 250 millions), Mill Road, une firme du Connecticut, a offert 7,87 $ l’action, entièrement au comptant. Avec 16,7 millions de titres en circulation, l’offre établit donc la valeur de l’agence à 131,5 millions de dollars.

Cela représente une prime d’environ 50 % par rapport à l’offre de Cosmos Capital, qui était de 5,25 $ en octobre dernier.

En juillet dernier, lorsqu’il a lancé son offre d’achat non sollicitée, le groupe constitué des ex-dirigeants de Cossette François Duffar et Georges Morin, ainsi que de Jean Monty et Daniel Bernard, proposait 4,95 $ l’action.

Selon les termes de l’offre de Mill Road, Cossette sera privatisée en partenariat avec son président Claude Lessard et les membres de la direction actuelle, qui restera en place. Les dix hauts dirigeants, qui possèdent ensemble environ 30 % de l’agence, conserveront par ailleurs leurs actions.

De plus, le siège social restera à Québec.

Dans un communiqué, le président et chef de la direction de Cossette s’est dit «très heureux de cette opération pour plusieurs raisons : elle reflète davantage la vraie valeur de Cossette et démontre véritablement notre engagement à maximiser la valeur pour nos actionnaires».

L’offre de Mill Road a été qualifiée de «généreuse» dans le bulletin d’analyse quotidien de la Banque Nationale. Ses analystes ne s’attendent pas à ce qu’un concurrent dépose une offre supérieure.

Cossette
a convenu de ne pas solliciter d’autres acquéreurs, mais a indiqué conserver le droit d’examiner d’autres propositions si elles s’avéraient supérieures. Toutefois, si l’agence acceptait une autre offre, Mill Road recevrait une compensation de 3,25 millions de dollars.

Pour Jacques Labelle, qui a œuvré pendant 20 ans chez Cossette et qui dirige désormais l’agence Alfred, cette annonce est moins «prometteuse» que l’offre de Cosmos.

«C’est un apport financier et non stratégique, ce ne sont pas des gens qui connaissent le domaine. La proposition de Cosmos secouait les puces, mais elle provenait de gens qui avaient une vision pour redynamiser Cossette, lui redonner le lustre qu’elle avait perdu dans les dernières années, du moins d’après ce que j’en percevais.»

«La privatisation de l’agence libérera les dirigeants de la gestion trimestrielle et des relations avec les analystes. D’ailleurs, faire des prévisions par trimestre, ce n’est pas tout à fait approprié à une agence de communication», poursuit M. Labelle.

Que des intérêts américains mettent la main sur un fleuron de l’industrie québécoise n’est pas si dérangeant selon lui. «C’est un peu dommage, mais ce ne sera pas la dernière agence d’ici à être achetée par des Américains. D’autre part, il y a des agences très performantes au Canada qui font partie de réseaux mondiaux.»

De son côté, Rob Guenette, président et chef de la direction de Taxi, estime que, une fois privatisée, Cossette devra faire face à des exigences autres. «Sous ce genre de propriété, les critères de performance sont différents, dit-il. Au privé, on se fait davantage scruter.»

Même son de cloche pour Frank Palmer, président et chef de la direction de DDB Canada.

«Elle sera la propriété d’une société qui ne possède pas d’agences de publicité et qui me semble être en affaires pour faire de l’argent, dit-il. Cossette devra performer différemment de ce qu’elle a fait jusqu’à présent.»

Pour Bernard Motulsky, professeur et titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM et ancien conseiller chez Optimum, il s’agit d’une bonne nouvelle pour Cossette.

«L’important, c’était qu’une transaction se fasse pour sortir de l’incertitude un fleuron de l’industrie québécoise qui faisait l’objet d’un affrontement qui lui était nuisible. Ce n’est pas évident de trouver des investisseurs pour des firmes de communication, car elles n’ont pas énormément d’actif. Ce qu’on achète, c’est la marque, les gens en place et ces gens peuvent partir. À ma connaissance, il n’y a pas beaucoup d’investisseurs prêts à mettre une somme aussi substantielle.»

Les actionnaires de Cossette seront réunis en assemblée générale extraordinaire autour du 18 décembre pour approuver la transaction.

Dans le communiqué qu’elle a émis aujourd’hui, l’agence recommande aux actionnaires de privilégier l’offre de Mill Road plutôt que de vendre leurs actions, qui pourraient ainsi profiter à Cosmos.

Il a été impossible de recueillir les commentaires de Cosmos à l’heure d’écrire ces lignes.- avec Jeromy Lloyd

Source : MarketingQuebec

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