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RadioSouvenirsFM
samedi 4 septembre 2010
Média_Canada et France, de mannequin à Miss Météo
Accompagnée de sa maman (la comédienne Brigitte Paquette), Charlotte Le Bon retirait de l'argent dans un guichet automatique au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Prince-Arthur quand un recruteur d'une agence de mannequins l'a accostée. Dis, une carrière de top modèle, ça t'intéresserait?
C'était il y a huit ans. L'adolescente, alors âgée de 16 ans, a enfoui la carte professionnelle dans sa poche et n'a pas pris contact tout de suite avec l'agence. Un agent d'une boîte concurrente l'a ensuite stoppée dans le métro puis un troisième recruteur d'une troisième firme l'a remarquée au cinéma Pine de Sainte-Adèle, où elle bossait. Les signaux ne pouvaient être plus clairs: le glamour scintillant de la mode lui courait après.
«Nous en avons parlé ensemble, nous y avons réfléchi longtemps, en pesant le pour et le contre, et nous avons fait le tour des agences de Montréal pour trouver la meilleure, se souvient la mère de Charlotte, Brigitte Paquette. Il y a eu un déclic avec Corinne (Poracchia) de l'agence Folio.»
Bref, tout le contraire de la télésérie Diva de TVA, où Brigitte Paquette a incarné, à la fin des années 90, une mère tyrannique, agressive et ambitieuse qui poussait sa fille de 14 ans, Rose (Dylane Hétu), dans l'univers cruel et méchant du mannequinat.
Huit ans plus tard, Charlotte Le Bon, qui fête ses 24 ans demain, vient de décrocher un - très cool - boulot de présentatrice météo au Grand Journal de Canal + en France, un populaire bulletin d'information à la sauce Tout le monde en parle qui incorpore des prestations musicales, des sketches humoristiques (gracieuseté des Guignols de l'info) et des commentaires sur la politique, la mode ou les livres.
Allez visionner les interventions de Charlotte sur YouTube. Rien à voir avec la météo traditionnelle. Car au lieu de causer courant jet et crête de haute pression, Charlotte Le Bon, belle comme un coeur, livre plutôt des capsules d'humeur. Et elle parle avec son accent montréalais, pas du tout teinté d'argot parisien. Jamais elle ne joue à la bimbo de service. Son charme, son impertinence et son aisance ont fait craquer les médias populaires.
Le 24 Heures de Suisse a noté que Charlotte Le Bon «semble avoir bouffé du caribou» et qu'elle «glisse sur l'écran comme du sirop d'érable». «Avec un tel spécimen, sûr qu'on va apprendre à marcher dans la sloche, qu'il vente à décorner les boeufs ou qu'il mouille à boire debout», poursuit le 24 Heures. Sur son site web, Paris Match vante son air mutin, ses yeux verts revolver, sa poitrine généreuse et sa taille de guêpe.
Elle n'est en ondes que depuis lundi soir et, déjà, sa carrière télévisuelle explose. «C'est assez incroyable, en effet. C'est plutôt difficile, je dirais. Tout ça est nouveau et c'est un peu rushant. Je ne vais plus sur Facebook parce que j'ai peur de lire les commentaires», confie Charlotte Le Bon, jointe hier soir à Paris. «Effectivement, c'est un peu fou comme histoire», constate Brigitte Paquette, qui tourne présentement dans la comédie Penthouse 5-0 de la SRC.
Comme mannequin, Charlotte Le Bon a tourné dans la pub télé du parfum Incredible Me d'Escada, elle a été le visage des dosettes de café Carte Noir et a aussi vanté les effluves de Si Lolita de Lolita Lempicka.
À un peu moins de 5'9, Charlotte Le Bon est trop petite pour défiler sur les prestigieux podiums, ce qu'elle n'a jamais fait, révèle Alexandre de Bellefeuille, son attaché de presse chez Folio. «Je n'ai jamais défilé parce que j'étais trop ronde. Je ne suis pas assez maigre», souligne Charlotte Le Bon, qui a toujours refusé de se conformer aux standards impossibles imposés par les couturiers vénérant les femmes sans hanches.
«J'ai travaillé avec des mannequins de 14 ans qui ne mangeaient que trois feuilles de salade et qui n'avaient plus le droit d'avaler quoi que ce soit après 16 h parce que leur agence ne voulait pas. Moi, je préfère être en santé. Je savais que ce n'était pas sain», martèle la jeune femme.
Une attitude qui réjouit sa mère: «Ma fille, c'est une tête de cochon, c'est une rebelle», rappelle Brigitte Paquette, qui partage sa vie avec l'acteur Frank Schorpion.
Charlotte Le Bon a beaucoup travaillé à Paris, où elle passe plusieurs mois par année, mais sa carrière n'a jamais décollé à New York au sein de l'agence DNA. «De New York, Charlotte m'appelait et me disait: «Maman, je n'ai pas ma place ici.» Toutes les filles sont des blondes scandinaves de 6'2», relate Brigitte Paquette. Pour ceux qui se posent la question, Le Bon, c'est le nom du père de Charlotte, qui s'appelait Richard Le Bon.
Ce qui passionne Charlotte Le Bon, c'est le graphisme, l'illustration et la photographie (à voir sur son site personnel www.lebonlebon.com). La mannequin dessine régulièrement pour le webzine Spank que dirige son ami Raphaël Cioffi. C'est grâce à ce dernier que Charlotte a été repérée. Une chasseuse de têtes de Canal +, Christelle Graillot, a flashé sur une photo du portefolio de Cioffi - qu'elle souhaitait embaucher comme scripteur - où Charlotte Le Bon grimaçait en arrière-plan. Je veux rencontrer cette fille, a ordonné Christelle Graillot. Vous connaissez maintenant le reste de l'histoire.
Avec la télé qui bouffe maintenant tout son temps, Charlotte Le Bon met sa carrière de mannequin en veilleuse. Un métier qu'elle trouvait, à la fin, insupportable, «surtout pendant les castings où on se fait scanner de bas en haut», rappelle Charlotte Le Bon, déplorant la superficialité galopante du milieu.
Source : CyberPresse
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