Sujet délicat mais tout de même intriguant que celui-ci: le divertissement pour adultes sur téléphone cellulaire. Autrement dit, de la porno mobile. Plusieurs ont déjà entendu l'adage selon lequel s'il n'y avait pas eu de sites Web érotiques, le réseau Internet n'aurait peut-être jamais connu un essor populaire aussi fulgurant. Or, il semble qu'on pourrait dire la même chose du Web mobile, puisque dans de nombreuses régions du globe, après Google, les sites les plus fréquentés à partir des sans-fil sont des sites de divertissement pour adultes. Et certains de ces sites sont propriété d'une entreprises montréalaise appelée Phonebox Entertainment.
Qu'on le veuille ou non, il semble que les sites de divertissement pour adultes soient un des principaux attraits du Web mobile. Comme les sites de rencontre, si vous voulez. Une sorte de zone grise qui n'est pas assez politically correct pour être étudiée, décortiquée et analysée à fond, contrairemant à la vague des sites sociaux à la Facebook. Les prévisions sont plus que prometteuses pour ce marché: l'an dernier, ce type de contenu mobile représentait des revenus de 775 millions de dollars. Cette somme pourrait passer à plus de 3,5 milliards de dollars d'ici 2010.
Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a environ un an et demi, les médias ont fait grand cas de l'adoption officielle, par une majorité de producteurs de l'industrie du film érotique, du format de disque DVD-HD. Dixit un analyste du marché, à l'époque: «Si le Blu-ray n'est pas adopté par l'industrie du film pour adultes, alors le DVD-HD va l'emporter.»
On connaît l'histoire. Elle permet de conclure que les analystes peuvent souvent dire n'importe quoi. Mais ça n'enlève rien à l'influence que ce type de contenu semble avoir dans l'adoption des nouveaux médias par une certaine catégorie de consommateurs (des clubs vidéo à la télé sur demande, d'ailleurs).
Luc Prieur, le président de Phonebox, me disait l'autre jour que pour des millions de gens qui n'ont pas les moyens de s'acheter un ordinateur personnel pour surfer la Toile, le sans-fil était la solution de rechange par excellence: pas cher à l'achat, des forfaits mensuels comprenant un certain degré de connexion à Internet et une simplicité d'utilisation accrue.
Le téléphone mobile permet de corriger, en partie du moins, un effet social causé par le réseau internet qu'on appelle le «fossé numérique». C'est «l'écart existant entre les pays développés et les pays en voie de développement, en matière d'accès aux technologies de l'information et de la communication» (OQLF).
«Le fossé numérique peut exister non seulement entre les pays industrialisés et les pays en développement, mais aussi à l'intérieur même de chaque pays. Plus ce fossé se creuse, plus il augmente l'écart entre les femmes et les hommes, entre les riches et les pauvres, entre les jeunes et les vieux, entre les gens qui savent lire et écrire et les analphabètes, et entre les populations urbaines et les populations rurales.»
Pour plusieurs, c'est donc le cul qui mène à adopter cette nouvelle technologie et, peut-être dans une certaine mesure, qui fait contrepoids au fameux fossé numérique. Comme ils l'ont fait sur la Toile, les fournisseurs de contenu de ce genre sont parmi les premiers à offrir des solutions de micropaiement uniques et spécifiques à la plateforme utilisée. Phonebox assure d'ailleurs la facturation aux clients de ses sites pour adultes.
Pas au Canada. Ailleurs dans le monde, là où la technologie est plus avancée. Et, pourrait-on ajouter, là où l'église a une moins grande emprise sur les nouvelles technologies!
Mais bon. J'en reviens à ceci: dans certaines régions du globe, après des portails mobiles comme celui de Google, les sites mobiles les plus populaires sont des sites pour adultes. Ma question: selon vous, est-ce les nouveaux médias qui rendent le matériel porno si populaire, ou, au contraire, est-ce le matériel porno qui contribue à la popularité de ces nouveaux médias?
Source : Branchez Vous
Publié par Alain McKenna
Aucun commentaire:
Publier un commentaire