RadioSouvenirsFM

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vendredi 9 mai 2008

Musique_Deezer, champion français de la musique gratuite



Deezer propose 1,5 million de chansons en streaming.

Deezer
attire déjà 6 millions de visiteurs par mois avec de la musique gratuite financée par la publicité. Un nouveau modèle appuyé par la Sacem et certaines maisons de disques. Prochaine étape : une déclinaison en version mobile.

La musique en ligne gratuite à la demande, en toute légalité, c'est l'objectif de Deezer. Cette jeune pousse fait partie des premières Web radios du paysage audiovisuel français. En 2006, une première version, baptisée Blogmusik, s’attire les foudres de la Sacem. Elle disparaît en février 2007. Les deux fondateurs, Jonathan Benassaya et Daniel Marhely, font alors le pari de la légalité. Il parviennent à conclure un accord avec leur ennemi d'hier, la Sacem, devenant le premier site français de musique gratuite à trouver un arrangement avec une société de gestion des droits d'auteurs.

Reste à obtenir le feu vert des maisons de disques. Quelques unes ont déjà accepté de lui ouvrir leur catalogue, comme Sony-BMG. Mais d'autres resistent encore. Quoi qu'il en soit, à l’été 2007, Deezer ouvre les portes d’un énorme juke-box de quelque 1,5 million de titres. L’écoute, entièrement gratuite, est financée par la publicité. Un accord de promotion avec Free parachève le dispositif de lancement.

La formule séduit indéniablement. Le site, disponible dans plus d’une quinzaine de langues, revendique déjà 2 millions de membres inscrits, et 6 millions de visiteurs uniques chaque mois dans le monde, dont à peu près la moitié pour la France. Ici, pas de téléchargement. La musique s’écoute exclusivement en streaming.

Fiche d’identité : Deezer

Domaine d’activité : Juke-box d’écoute de musique gratuite
Année de création : 2007
Effectifs : 15
Dirigeant : Jonathan Benassaya
Fondateurs : Jonathan Benassaya et Daniel Marhely
Capital : 38.000€
Levée(s) de fonds : En préparation. Prévue cette année
Actionnaire(s) : Fondateurs et Business Angels
Chiffre d’affaires 2007 : ns.
Concurrents : Lastfm (RU), Jiwa (Fr), Finetune (US), Pandora (US), Musicovery (Fr)

Trois modes d’écoute sont proposés. Le premier s’appuie soit sur une recherche alphabétique du titre ou de l’artiste souhaité, soit en parcourant le catalogue. Le second fonctionne à partir d’une sélection de thèmes musicaux : chanson française, électro/techno, jazz, rock, soul/funk… Enfin le troisième, baptisé Smartradio, propose une déambulation sonore intelligente à travers l’ensemble du catalogue du site. L’utilisateur se choisit un premier titre, puis la machine prend le relais. La programmation est alors confiée à des algorithmes. Ceux-ci réagissent en fonction des titres écartés à l’écoute par l’auditeur: la sélection proposée s’affine au fur et à mesure.

Pour Jonathan Benassaya, cette intelligence artificielle va encore se perfectionner : « Nous faisons évoluer notre plate-forme en permanence. Des développements sont en cours, pour que la machine puisse également se fonder sur les goûts personnels de l’utilisateur ». Son profil, les commentaires qu’il laisse sur le site, ses échanges avec d’autres « Deezernautes », ses playlists, tout peut être exploité pour permettre à la radio de lui offrir une programmation encore plus pertinente.

Outre des informations sur un artiste écouté, sa discographie, et une sélection d’artistes similaires, l’utilisateur peut également commenter les choix proposés, et monter des playlists à partir de la programmation radio ou en y ajoutant des titres tirés de sa bibliothèque. Enfin, une couche communautaire offre aux utilisateurs la possibilité de dialoguer avec d’autres fans, de les inviter en tant qu’amis ou de partager leurs playlists avec eux.

Parallèlement à ces développements Web, Deezer entend se déployer vers d’autres modes de diffusion, mobiles notamment. Mais contrairement à la configuration PC, le modèle économique reposerait alors sur des formules abonnements ou forfaits de téléchargements. « La publicité est pour l’instant inadaptée à l’environnement mobile », justifie Jonathan Benassaya, « S’agissant de la musique, l’expérience utilisateur y est également beaucoup trop laborieuse. Il existe d’autres façons d’envisager cette éventualité, et pas nécessairement avec les opérateurs télécoms. En ce qui nous concerne, notre challenge, c’est de pouvoir répliquer notre plate-forme sur un équipement portable (téléphone mobile, baladeur MP3 communicant, iPod,…) ».

Le patron de Deezer estime qu’il est tout à fait possible de proposer aux consommateurs sur ce segment de marché des offres payantes sous forme d’abonnements ou de forfaits, dès lors que la qualité de l’interface, la rapidité d’accès, et l’originalité des services sont au rendez-vous. Le lancement des services nomades de la radio Deezer est programmé « à plus ou moins brève échéance », avance-t-il sans plus de précision.

Après Sony-BMG, Because Music, Believe, et Iris Distribution aux Etats-Unis, Deezer poursuit son travail de conquête auprès des autres maisons de disques. Les négociations avec Universal, difficiles au départ, sont aujourd'hui en bonne voie. En août 2007, la major avait dénoncé la disponibilité d'une partie de son répertoire sur Deezer alors qu'aucun accord n'avait encore été conclu. Il faut dire qu'Universal Music est partenaire de Neuf Télécom sur une offre de musique illimitée en téléchargement baptisée Neuf Music.

Les fondateurs du site se veulent donc optimistes. « Nous nous sommes fixés comme objectif de proposer 5 millions de titres d’ici la fin de l’année 2008 », déclare Jonathan Benassaya. Lequel se montre plutôt philosophe quant au volume idéal à atteindre: « L’expérience montre que 10.000 titres représentent 80% de l’écoute », affirme-t-il.

Source : L'expansion.com
Par : Gilles Musi

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