Forts de l'expérience de l'iPhone, les éditeurs de presse placent beaucoup d'espoir dans l'iPad. Ils espèrent trouver, grâce à lui et aux autres lecteurs numériques à venir, un modèle économique payant pour une presse mise à mal par la gratuité de l'information sur Internet. Apple a approché plusieurs éditeurs américains dont le groupe New York Times, Condé Nast (Vogue, GQ, Wired, New Yorker) et News Corp.
Kiosque numérique. Avec son Apple Store, le groupe américain a réussi à mettre au point un système de paiement simple et quasiment indolore. Pour chaque achat d'une application payante sur ce kiosque numérique, l'utilisateur est débité, via sa carte de crédit, de quelques euros ou de quelques dizaines de centimes. Les éditeurs ont ainsi trouvé le moyen de refaire payer pour de l'information. Certes, il s'agit de sommes modestes, sur lesquelles Apple prélève une commission de 30 % - moins qu'Amazon, qui prend 70 % sur le Kindle. Pour l'instant, le paiement se fait à l'acte, en une fois donc, et se prête assez mal à un système d'abonnement avec renouvellement. Ces inconvénients sont compensés par le fait qu'un journal numérique échappe aux coûts de fabrication et de distribution, qui représentent jusqu'à 70 % du prix d'un journal. Un risque existe cependant que, avec des tablettes munies d'un navigateur Internet, l'utilisateur aille chercher les informations qu'il pourra trouver gratuitement sur le Net.
Multimédia. L'iPad projette la presse écrite dans l'ère du multimédia, avec un affichage en couleur, la possibilité de télécharger du son, des vidéos. Paradoxalement, l'interface se rapproche du "print", comparable à l'aspect d'une page de journal imprimé. L'iPad réconcilie le papier et le Web, permettant d'enrichir des articles longs avec du contenu multimédia. Il sera ainsi possible de proposer un magazine numérique avec des vidéos, davantage de photos, des liens vers d'autres ressources sur le Net, des spots publicitaires, voire de la géolocalisation pour trouver tel produit dont parle le journal...
Relation clients. Le principal reproche fait par les éditeurs est qu'Apple garde jalousement le fichier des utilisateurs qui téléchargent leur application. Impossible donc de savoir qui s'abonne, de le relancer ou d'essayer de lui vendre d'autres produits.
Source : LeMonde.fr
Xavier Ternisien
Aucun commentaire:
Publier un commentaire