Ismaël Lothier, alias
DJ Diablo : « Ce boulot, c'est partager son amour de la musique. Un bon DJ est quelqu'un qui joue toujours pour son public. »
Ismaël pour les amis,
DJ Diablo pour le boulot. Le jeune Saint-Lois participait sur son char ce week-end à
la Techno Parade de Paris. Il est aussi chef d'entreprise, directeur d'une webradio et voix off.
Portrait
Une dégaine de gentil garçon. Le sourire timide, mais l'oeil averti. Ne vous y laissez pas prendre. Car à 22 ans,
Ismaël Lothier n'a rien d'un débutant. Chef d'entreprise, directeur d'une webradio, DJ et voix off, il est tout ça à la fois. Et samedi, il sera sur un char pour
la Techno Parade à Paris, « le plus grand dancefloor du monde » : « J'avais déjà participé à cet événement l'année dernière. Ça m'a donné envie d'y aller avec mon propre char. » Un grand pas dans sa carrière de DJ.
« La Techno Parade, c'est énorme. Sur ton char, tu surplombes le public, tu joues devant 500 000 personnes. » Au total pour ce moment d'émotion, entre 10 000 € et 20 000 € d'investissement, dont près des 3/4 de sa poche. Mais côté coût-rendement, tout est calculé. « J'ai un char à mon nom,
Diablo Paradise, cela permet d'enrichir mon carnet d'adresses, ça fait une bonne ligne sur le CV. »
Ismaël sait se vendre. Un site Internet,
une page de fans sur Facebook, du démarchage de médias. L'IPhone jamais trop loin, qu'il dégaine pour répondre à l'un de ses deux agents : « Une interview pour une radio ? Pas de problème ! » Et raccroche aussi vite, reprend l'entretien, s'excusant presque.
Boulot, disco, dodoÉtudes ou boulot, le garçon a vite choisi. Il y a deux ans, il passe un bac techno au lycée Curie à Saint-Lô, puis part en BTS Management à Avranches. « Dès la terminale, j'ai débuté sur une webradio, To@ne, comme animateur et DJ puis comme directeur. On m'a appelé pour être DJ au
Sunset à Saint-Lô, pendant trois mois. Je passais les épreuves du bac et le soir, j'allais mixer. » En parallèle, il monte une société d'e-commerce et fait des voix off.
Petit à petit, il a des contacts dans d'autres clubs, à Lessay, dans le Val-d'Oise, joue au
Metropolis, l'énorme complexe de la région parisienne, fait les aftershows de la
Star academy en 2009. La musique, approchée grâce à son père et son frère, les fêtes et le monde de la nuit, il adore : « Quand on mixe sa création et qu'on voit les gens réagir, crier son nom... » Un brin narcissique peut-être ? « C'est assez plaisant, reconnaît-il. Et puis la nuit, il n'y a pas de barrières. Tout le monde a un esprit de fête. »
Forcément, ses journées sont un peu spéciales. « Le jour, je bosse pour ma société. Je me pose un peu plus la nuit, à faire des mixes et mes enregistrements. » Coucher vers les 4-5 h du mat', réveil vers 13 h, en voilà un qui « adore travailler » : « J'ai arrêté les études, je me donne un peu de temps pour voir si j'arrive à percer dans le domaine de la musique. »
Multicasquette, DJ itinérant, il habite toujours à Saint-Lô, chez ses parents. C'est là qu'il bosse. Quitter Saint-Lô, il l'envisage ? « Sans doute... Mais je veux aussi profiter de chez moi, de ma famille. Pourquoi pas Paris, Miami, où tout est plus grand ? On verra ce que me réserve l'avenir. »
Source :
Ouest-France.frSibylle LAURENT.